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Toutes mes excuses, Votre Majesté!

Rien ne m’agace plus que de voir l’argent des coffres de l’État s’envoler en pures pertes pour faire la promotion de quelque symbole patriotique inutile ou de quelque institution vétuste qui n’ont rien à voir avec le Canada et encore moins avec le Québec.

J’en étais encore plus indignée lorsque j’ai récemment appris les détails des plans du gouvernement canadien au sujet des célébrations des soixante ans de règne d’Elisabeth II, reine du Canada. Outre le programme de Médaille du Jubilé de diamant, les célébrations (qui coûteront l’exorbitante somme de 7,5M$ aux contribuables) incluront du financement à divers groupes, du matériel promotionnel, des outils éducatifs et une gamme d’événements pour commémorer ce «joyeux» anniversaire.

En dévoilant les détails des célébrations, le ministre du Patrimoine canadien, James Moore, déclarait énergiquement: «Les Canadiens nous ont confié un mandat clair; celui d’appuyer et de célébrer des événements importants comme le Jubilé de diamant.»

Quoi? Je ne me souviens pas de leur avoir donné un tel mandat; encore moins un mandat clair à ce sujet. Et vous? Je suis à peu près sûre qu’aucun d’entre nous s’est rendu aux urnes à la dernière élection fédérale – peu importe nos convictions politiques – en se disant: «Je DOIS m’assurer que le Jubilé de la reine est inscrit sur le programme de mon parti!» Je suis convaincue que si j’improvisais un sondage en pleine rue auprès de quelques passants, ces derniers m’indiqueraient facilement quantité d’autres priorités pour y investir notre argent.

Je n’ai rien contre la reine… Je suis convaincue que la monarchie a son lot de défis à relever et que la reine sert de façon louable le peuple qu’elle représente, mais, comme le disait l’un de mes amis, pourquoi ne pas lui offrir une montre en or et passer à autre chose? Et au risque d’avoir l’air irrespectueuse, ne serait-il pas temps d’inscrire au revers de cette montre, la notice: «Temps… de partir!»?

Est-ce vraiment raisonnable qu’en pleine période de crise financière, le gouvernement canadien lance ainsi de l’argent en l’air pour des festivités? Et justement peu de temps après que nous ayons appris que Peter MacKay jouait au taxi avec un hélicoptère militaire pour se rendre à un meeting aux frais des contribuables.

La vérité est que la plupart des sondages indiquent que les Canadiens sont plutôt indifférents à la monarchie. De fait, un maigre 5% d’entre nous sait que la reine est la chef de notre État! Et parce que cela a si peu d’impact sur notre vie quotidienne, nous demeurons indifférents à la chose; sauf, bien sûr, quand on apprend que notre argent finance ce genre d’institutions vétustes…

Doléances pour un Québec dépassé

Je serais négligente de ne pas attirer votre attention sur l’un des meilleurs blogues du Net que j’ai eu l’occasion de lire depuis longtemps. Jérôme Lussier, un bloggeur du journal Voir, est un rédacteur passionné, éloquent et qui n’a pas froid aux yeux. Son récent éditorial intitulé «Doléances pour un Québec dépassé» est un papier brillant et inspiré.

Je crois que Lussier représente une nouvelle génération de Québécois; un homme de son temps, bien dans sa peau, bilingue, fier de ses racines francophones et prêt à défendre ses droits, mais sans sombrer dans l’anti n’importe quoi «nationaleux».

L’article en question s’est vite répandu comme une trainée de poudre sur Twitter, enchantant les uns et révoltant les autres. Je sais qu’il ne fait pas l’unanimité (et moi non plus d’ailleurs), mais selon moi, Lussier représente l’avenir du Québec; une voix pleine d’espoir et de confiance, et ouverte d’esprit. Comme le disait Bob Dylan: «The times they are a changin’» (les temps changent).

Ce blogue vaut sans aucun doute un détour: http://voir.ca/brasse-camarade/2011/12/04/doleances-pour-un-quebec-depasse/

 

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