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Première brasserie artisanale à Verdun:

Le Benelux doit s’installer au 4026, rue Wellington. Photo: PHOTO: (Serge Boisvert)

(Nouvelle mise à jour) – Ils étaient nombreux à Verdun à se préparer pour accueillir cette première brasserie artisanale qui symbolisait le début d’une ère nouvelle dans une ville trop longtemps soumise au régime sec. Hélas, à moins de modifications à la réglementation, des restrictions obligeront le promoteur à limiter son menu aux bières brassées sur place à Verdun.

Dans les conditions actuelles, le Benelux, brasserie artisanale et café, qui devait s’installer au printemps dans l’ancienne Banque de Montréal, rue Wellington, ne pourra servir sans accompagnement de nourriture, que des bières brassées sur place, privant du coup les amateurs de déguster d’autres produits de cette brasserie artisanale provenant de l’établissement Benelux de la rue Sherbrooke.

Selon toute vraisemblance dans les conditions actuelles, la brasserie artisanale de la rue Wellington ne pourrait servir de vin, de spiritueux ou de bière brassée ailleurs que sur le site, à moins de détenir un permis d’alcool comme tous les autres restaurants de Verdun qui servent de l’alcool avec des repas.

Rien n’est perdu

Benoit Mercier, copropriétaire du Benelux avec Jean Beaudoin, reste tout de même optimiste. «Aucune brasserie artisanale qui cherche à s’implanter, n’a ouvert dans les délais souhaités», constate le jeune maître-brasseur qui ne veut pas s’engager dans une controverse au niveau local, estimant être avant tout un commerçant.

Entre temps, le public s’est déchaîné dans les médias sociaux contre l’arrondissement en parlant d’un manque de vision, de la nécessité de changements à l’hôtel-de-ville, d’un retour au temps de la prohibition, etc.

Le commerçant Jean-François Parenteau, vice-président de la SDC Promenade-Wellington, a lancé le bal sur sa page Facebook en invitant ses concitoyens verdunois à commenter. M. Parenteau se dit déçu de la situation car il craint que les démarches que lui et son entourage ont accomplies pour attirer le Benelux, se soldent par le retrait de cette jeune entreprise.

Au conseil d’arrondissement du 3 avril dernier, le maire Claude Trudel a répondu à une question du citoyen André Julien sur le projet en disant «que le principe est simple, sauf que sa réalisation est plus compliquée». Estimant qu’on pourrait permettre l’aménagement d’une terrasse si le public le veut, le maire Claude Trudel ne s’est pas avancé davantage. Notez que la décision de l’arrondissement de permettre l’implantation de tels brasseries artisanales à Verdun, a été prise lors de la mise à jour du plan d’urbanisme et elle touche uniquement le zonage autorisant cet exercice sur une rue commerciale.

Questionnée à titre de juriste dans ce dossier, Me Nathalie Drouin, directrice de l’Aide juridique Sud-Ouest rue Wellington, estime que le sujet n’est pas simple, et qu’il requière l’opinion d’avocats spécialisés en droit municipal.

«En mars dernier, on s’attendait à des délais de huit semaines avant l’ouverture, a précisé Jean-François Parenteau, mais dans le contexte actuel, on pense vraiment qu’il faudra neuf mois pour obtenir le permis», a-t-il-ajouté. Les responsables du dossier à l’arrondissement, dont l’urbaniste Benoit Mallette en congé de paternité, devaient rencontrer cette semaine, les propriétaires du Benelux mais la rencontre aurait été annulée selon nos sources.

Des précisions sur le projet

Ce que Benoit Mercier et Jean Beaudoin veulent ouvrir, nous ont-ils précisé, c’est une brasserie artisanale et non une microbrasserie, un mot que tout le monde y compris les membres du conseil d’arrondissement ont fréquemment utilisé. «Ça peut paraître banal, mais il y a un monde de différence entre une brasserie artisanale et une microbrasserie». précise Benoit Mercier qui a lu les dépêches à propos du projet. «Une brasserie artisanale brasse et vend ses produits sur place avec l’obtention d’un permis de bar; une micro fabrique et distribue sa bière à l’extérieur de ses murs dans les dépanneurs, les épiceries et la SAQ, a expliqué le jeune maître-brasseur, ajoutant que pour opérer une microbrasserie, ça prend un bâtiment en zone industrielle comme Boréal et McAuslan». (À suivre)

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