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Les banques alimentaires crient famine

Le recours aux banques alimentaires est en hausse de 25% depuis 2008 au pays, selon l’étude annuelle de l’organisme regroupant les banques alimentaires au Canada. Montréal, et plus particulièrement Verdun, n’échappe pas à cette tendance, affirment les bénévoles verdunois en contact avec des familles en difficulté.

À l’approche du temps des Fêtes, les banques alimentaires mobilisent leurs ressources dans la préparation des paniers de Noël. Les besoins quotidiens demeurent quand même très présents. En fait, il ne se passe pas une journée sans qu’un visiteur cogne à la porte pour demander à manger. La Société Saint-Vincent-de-Paul (SSVP), le Réseau d’Entraide de Verdun et Manna Verdun agissent comme premiers recours dans le combat contre la faim dans l’arrondissement.

La SSVP en manque d’approvisionnement
Parmi les services prodigués par la SSVP, l’aide alimentaire aux familles constitue une priorité qui s’adresse d’abord aux bénéficiaires de l’aide sociale. «Malheureusement, nous dit la présidente locale de la SSVP à Verdun, Hélène St-Jacques, nous ne recevons pas assez de denrées pour accueillir les bénéficiaires chaque mois, c’est pourquoi ils ne peuvent venir qu’à tous les deux mois».

Il y a évidemment des exceptions dans des situations vraiment dramatiques. Au mois de juillet, par exemple, alors que la banque alimentaire est fermée, la présidente prend les messages sur la boîte vocale et ouvre au besoin le local du 284, rue de l’Église, afin de dépanner des personnes qui ne pouvaient attendre au mois d’août. Qu’on pense au cas de familles d’immigrants qui arrivent au pays en été et qui n’ont rien à manger. La présidente affirme ne pas pouvoir faire plus, malgré l’aide de Moisson Montréal.

L’objectif actuel d’Hélène St-Jacques est de trouver des commanditaires, afin d’accroître l’approvisionnement. À chacune de leurs visites, les bénéficiaires se voient remettre en plus des denrées non périssables, une livre de steak haché, un litre de lait, un pot de margarine et du pain que l’organisme achète toutes les semaines.

Réseau d’entraide de Verdun
Logé au sous-sol du Centre d’affaires de Verdun 4400, boul. LaSalle, le Réseau d’entraide réunit sous un même toit, une banque alimentaire, des ateliers de cuisine collective et un dépanneur communautaire. Environ 50% des besoins sont assurés par l’entrepôt de Moisson Montréal, où le camion du Réseau se rend chaque jour. L’autre 50% est à la charge de l’organisme qui doit solliciter des fournisseurs et des donateurs.

Le dépannage alimentaire qui a débuté il y a trois ans avec 10 bénéficiaires, compte maintenant jusqu’à 300 personnes, dont les deux tiers se renouvellent constamment de mois en mois. Et ces chiffres n’incluent pas les paniers de victuailles que des gens se préparent sur place, moyennant une cotisation de 5$. «Les bénévoles sont épuisés, par conséquent on ne profite pas du potentiel de collecte locale dans les restaurants et des épiceries de Verdun», constate Rudi Svaldi, directeur général du Réseau, qui est parfaitement conscient de la précarité des ressources et du manque de coordination et d’encadrement. La demande s’accroît, mais l’approvisionnement n’est pas au rendez-vous.

Manna Verdun
Manna est également une banque alimentaire. L’organisme compte une vingtaine de bénévoles qui profitent de l’hospitalité du Centre communautaire Dawson, 666 rue Woodland. Chaque mercredi et vendredi en matinée, des gens peuvent faire don de nourriture non-périssable. Manna sert approximativement 5000 citoyens de Verdun chaque année, soit 1400 à 1500 familles. Depuis sa création en 1985, Manna Verdun a aidé plus de 250 000 personnes.

Quelques chiffres
Au Québec en 2008, 127 536 personnes bénéficiaient des banques alimentaires. Ce nombre passait à 156 895 en 2014, soit une hausse de plus de 15%. Sur l’île de Montréal, quelque 140 000 personnes, dont 40 000 enfants, sont touchés d’après les statistiques recueillies par Moisson Montréal.

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