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«D’où je viens» : un vibrant hommage à Verdun

Photo: ONF/Collaboration spéciale

Le cinéaste Claude Demers signe un émouvant portrait de Verdun, le quartier de son enfance. Son documentaire, «D’où je viens», regorge de paysages familiers et de lieux secrets qui habitent l’imaginaire des jeunes Verdunois d’hier et d’aujourd’hui.

Pour son film, le documentariste a suivi pendant plus d’un an deux garçons de 12 ans, Bastien et Cédric. Les deux préadolescents explorent Verdun sur fond de découverte et de questionnement.

À travers leurs regards, les spectateurs croisent une gamme de personnages fascinants comme le prédicateur Gaby et ses fidèles, ainsi que les colorés pêcheurs et chasseurs qui scrutent le fleuve et le ciel en quête de gibier.

Claude Demers n’habite plus Verdun, mais la vue de cette ville le ramène à sa propre enfance.

«Je ne suis jamais plus de deux à trois semaines sans venir à Verdun», confie le cinéaste.

Témoignage d’amour
Orphelin, Claude Demers vit son enfance et sa jeunesse dans une famille adoptive à Verdun. Il connaîtra les écoles du quartier, dont l’école secondaire Monseigneur-Richard où il aura du mal à compléter son secondaire.

Malgré le décès de ses parents adoptifs, Demers conserve un lien très fort avec Verdun. À l’écoute de ces confidences, on comprend mieux le périple des jeunes.

Dans le film, les garçons filent à toute vitesse aux quatre coins de l’arrondissement. Bastien et Cédric se déplacent à pied dans les grandes herbes comme dans une forêt, et en skateboard sur la piste cyclable et dans les ruelles. On les voit s’ennuyer en classe à l’école Notre-Dame-des-Sept-Douleurs puis au Mc Do où ils font la chasse aux guêpes par une journée torride.

On voit également la rue Wellington avec, à l’horizon, Montréal et ses gratte-ciel.

«Il n’y a pas de misérabilisme dans ce film, c’est un témoignage d’amour», précise Demers, qui préfère évoquer la beauté des lieux plutôt que s’apitoyer sur la misère des gens.

De toutes ces images, on retiendra quelques évocations significatives de Verdun, comme ces silhouettes de danseurs au coucher de soleil sur la piste de danse et ce témoignage poignant d’une mourante qui pourrait être la mère du cinéaste.

Un cinéaste autodidacte
Denys Arcand, à qui Claude Demers avait demandé conseil, lui a dit un jour «de ne pas se lancer dans le cinéma».

Mais le cinéaste en herbe a persévéré, suscitant même l’auteur des Bûcherons de la Manouane, Arthur Lamothe, cinéaste réputé. Plus tard, le jeune homme fait son entrée à l’Office national du film (ONF).

Avant «D’où je viens», il a réalisé, entre autres, «Barbiers – une histoire d’hommes» et «Les dames en bleu».

Après trois ans de réflexion et de repérage, et un an de tournage, le film «D’où je viens» sort enfin.

Présenté lors des Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), le film de Claude Demers, qualifié «d’incontournable lors du festival, a été bien reçu selon les critiques présents à la projection.

«D’où je viens» prendra l’affiche le 26 décembre, au Cinéma Excentris (3536, boulevard Saint-Laurent), pour une période d’au moins deux semaines dans sa version originale française avec sous-titres anglais. Pour consulter l’horaire, on compose le 514 847-2206 ou on visite le site Web de l’Excentris.

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