Un «village patrimonial» pour les anciens pavillons du Douglas
À l’heure où la Ville de Montréal mène une recherche pour connaître la valeur architecturale des 33 pavillons de l’Institut Douglas, la directrice de l’établissement, Lynne McVee, propose de créer un «village patrimonial» qui sauverait les immeubles et apaiserait les craintes du public.
La direction de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas souhaite quitter la trentaine de pavillons pour réunir tous ses services au sein d’un nouveau bâtiment à la fine pointe de la technologie. Pour sauver les immeubles, dont certains sont centenaires, la directrice veut leur trouver une nouvelle vocation.
Dans ce projet de village patrimonial, les pavillons désaffectés seraient consacrés à de nouvelles fonctions comme celle d’une garderie, d’une école et d’un centre de création artistique.
Mme McVee a également parlé d’aménager des logements dans les immeubles de cet ensemble patrimonial et de créer une piste cyclable traversant les terrains du Douglas pour relier la piste du Canal et celle du bord du fleuve.
La Ville s’en mêle
Ce projet de village patrimonial qui n’en est encore qu’à ses premiers balbutiements, se dessine alors qu’un groupe d’expert de la Ville de Montréal réalise un inventaire des pavillons sur le site de l’Institut Douglas.
Ce Comité du patrimoine doit évaluer les qualités architecturales de chacun des 33 immeubles répertoriées sur le site afin de produire un énoncé de patrimoine. Deux représentants du public, dont un résident de la rue Stephens, Julien Surprenant-Legault, participent à ce comité qui siège à huit clos. Cette étude a débuté l’automne dernier.
Le domaine institutionnel en transition
Dinu Bumbaru, directeur d’Héritage-Montréal, organisme qui œuvre à la mise en valeur du patrimoine de la métropole, s’intéresse aux dossiers de reconversion de centres hospitaliers dont l’Hôtel-Dieu, le Royal-Victoria et l’Institut Douglas. «Les directions de ces institutions ont des devoirs à faire,» affirme M. Bumbaru, insistant «sur l’importance de l’histoire de ces sites».
«Ces espaces de choix, comme le grand domaine du Douglas, constituent des paysages thérapeutiques où il y a beaucoup de mémoire humaine», ajoute le directeur d’Héritage-Montréal. Celui-ci croit que la proposition d’un village patrimonial pourrait être une mesure transitoire intéressante, le temps de planifier l’avenir.
Connaissant bien la salle de conférence du Douglas, entièrement restaurée, le directeur d’Héritage-Montréal souhaite que ce lieu s’inscrive dans le réseau d’échanges des salles de spectacles sur l’Île de Montréal.