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En affaires d’une génération à l’autre sur Wellington

Kenny Grover, propriétaire de la mercerie M.-H. Grover Photo: Isabelle Bergeron


En pleine mutation, la rue Wellington a un nouvel esprit jeune et dynamique; des dizaines de commerces branchés ouvrent leurs portes chaque année. Si certaines boutiques ne survivent pas au virage jeunesse, d’autres ont toujours pignon sur rue après des décennies en affaires. Leur secret? L’innovation, l’adaptation et, surtout, la passion.

L’offre commerciale se renouvelle et se diversifie sur la promenade Wellington. En 2013-2014, par exemple, 27 nouveaux commerces ont vu le jour tandis que 22 ont fermé leurs portes. En cinq ans, le taux d’inoccupation des locaux au rez-de-chaussée a chuté des deux-tiers.

Aujourd’hui, restaurants branchés, cafés à la mode et épiceries bio se succèdent; visiblement, ce n’est plus la Well d’antan.

Mais le passé n’est pas tout à fait oublié sur Wellington. Certains commerces y sont ouverts depuis 30 ans ou 40 ans, voire même plus d’un demi-siècle. Fidèles au poste, ces commerçants transmettent leur savoir d’une génération à l’autre.

On vient de partout chez Grover
C’est en 1925, sept ans seulement après la fin de la Grande Guerre, que Max Hirsh et Jenny Grover ouvrent les portes de la mercerie M.-H. Grover. Ce magasin de vêtements adaptés pour hommes de grande taille, âgé maintenant de 90 ans, est à son emplacement actuel depuis 1945. Aujourd’hui, c’est leur petit-fils, Kenny, qui veille à la destinée du commerce. Son objectif : se renouveler pour demeurer compétitif.

«La façade du magasin a été refaite il y a sept ans», précise M. Grover, ajoutant qu’il compte rénover l’intérieur de fond en comble cette année.

«On a toujours fait affaire sur Wellington. C’est bon à ce point que j’investis avec confiance pour refaire l’intérieur du magasin», insiste-t-il.

M.-H. Grover a beau être le commerce doyen de la rue Wellington, il rejoint autant de gens de l’extérieur que de clients de Verdun.  Selon M. Grover, «60% de [la] clientèle vient de l’extérieur de Verdun», d’aussi loin que Ottawa, Drummondville et le Vermont.

«Beaucoup de nos clients utilisent l’internet», ajoute-t-il,  insistant sur l’apport du site Web dans les ventes du magasin.

La restauration, c’est sa vie
En devenant propriétaire du restaurant familial ouvert en 1929 sous le nom de Da Michele, Linda Minicucci a pris le relais de son père et de son frère.

«Dans le temps de mon père, les pompiers venaient déjeuner ici», se rappelle celle que tous ses clients appellent affectueusement par son prénom.

Au fil des ans, le restaurant a changé trois fois de noms; Da Mechele, Linda Pasta et depuis quelques années Cucina Linda. L’établissement a toujours pignon sur rue Wellington, mais dans un décor plus spacieux et modernisé.

Le défi après tant d’années, c’est de trouver sa niche sur une rue qui est de plus en plus une destination gastronomique.

Linda Minicucci trouve qu’il y a maintenant «beaucoup de restaurants sur Wellington». Mais la compétition, ce n’est pas «mauvais».

«Les gens ont le choix, et quand un restaurant ne peut les servir faute de places, ils vont chez le voisin. C’est bon pour tous les restaurants».

Les nombreuses spécialités culinaires de Verdun «amènent du monde sur la rue Wellington. Ça aussi, c’est bien», ajoute Mme Minicucci, dont le commerce fait vivre une quinzaine de personnes.

Un coeur d’enfant
À 84 ans, le propriétaire de la boutique Au coin du jouet, Louis Durand estime que le travail le tient en forme, le fait de se déplacer pour se rendre au magasin, de parler aux clients et de garder son esprit actif. «La retraite, je ne connais pas ça», dit-il en esquissant un sourire.

Au coin du jouet, c’est plus de 10 000 articles des jeux de société, des jouets éducatifs, des casse-tête et bien d’autres passe-temps savamment empilés jusqu’ au plafond.

«Sur Wellington, je fais de bonnes affaires compte tenu de la superficie du magasin. L’achalandage est bon, il y a du monde sur la rue, même le dimanche», raconte-t-il.

Installé rue Wellington depuis 1967, Louis Durand n’a jamais baissé les bras, malgré les années difficiles lors des travaux de réfection de la rue, où lors de récessions. Aujourd’hui, son commerce est l’un des piliers de la promenade.

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