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Les employés du Douglas attendent de pied ferme le nouveau directeur

Photo: Anne-Frédérique Hébert-Dolbec/TC Media

C’est aujourd’hui que l’Institut universitaire en santé mentale Douglas a été fusionné à la mégastructure du nouveau Centre intégré de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal. Ses employés en ont profité pour manifester et pour envoyer un message clair à la nouvelle direction: «On vous a à l’oeil».

Une vingtaine d’employés se sont réunis afin de faire du piquetage devant le pavillon Dobell de l’Institut, où se trouvent les bureaux de la direction. Sur les pancartes exhibées, on pouvait lire «Barrette Couillard dehors!!!» et «Le ministre rit de nous avec sa réforme!».

«On souhaite dire au nouveau directeur, Benoît Morin, qu’on l’aura à l’œil et qu’on va s’assurer qu’il respecte et qu’il soit à l’écoute de nos travailleurs, affirme Jennifer Genest, avocate et conseillère syndicale au Syndicat québécois des employés de service (SQES). Sans eux, une réforme titanesque comme celle à laquelle on assiste présentement n’a aucune chance d’aboutir.»

La loi 10 prévoit la fusion de sept établissements de santé de l’Ouest-de-l’Île de Montréal pour créer le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.

«Dans la mégastructure, le travailleur est très loin de son grand patron, ajoute Mme Genest. Vous savez, juste ici, dans un établissement comme le Douglas, c’est déjà difficile de rencontrer les gestionnaires et de leur exposer nos problématiques. Alors, avec une structure dix fois plus grosse, on peut imaginer qu’il y aura des problèmes au niveau de la communication et des services.»

Des employés plus mobiles
Mme Genest craint aussi les impacts de la loi 10 au niveau de la mobilité des employés. «On parle dorénavant d’un seul employeur pour un très gros secteur. Qu’est-ce qui va arriver avec les gens de la liste de rappel? Est-ce qu’on va travailler une journée au Centre de soins prolongés Grace Dart, dans l’est, et le lendemain à l’Hôpital Lakeshore, qui est complètement dans l’ouest?»

Michel, mécanicien de machine fixe à l’Institut Douglas, s’inquiète des conséquences de la réforme sur son efficacité et son professionnalisme, et songe à accepter un nouvel emploi loin du secteur de la santé.

«Mon environnement de travail change beaucoup, et ça me désole. Ce qui me fait peur, c’est d’être obligé de me rendre dans des hôpitaux où je ne maîtrise pas l’environnement de travail. Si je dois répondre à des urgences ailleurs, je crains d’avoir des lacunes et de ne pas être autant apprécié de mes supérieurs.»

«Les gens sont stressés, parce que personne ne sait ce qui va arriver, renchérit Nazer. On est dans l’obscurité. On n’a pas l’impression d’être pris en considération dans les décisions.»

Certains employés en ont profité pour dénoncer les faibles hausses de salaire qui leur seront accordées dans les cinq prochaines années. «Ça fait 22 ans que je travaille au même poste, et je suis prêt à affirmer que mon salaire net est toujours au même niveau. On nous promet une hausse salariale de 3% en cinq ans, alors que l’indexation au coût de la vie est de 2% en moyenne. C’est déplorable,» condamne Patrick.

Le SQES tiendra une autre manifestation devant les bureaux de l’employeur à l’Institut Douglas le 1er mai prochain.

En vertu de la loi 10, le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal (CIUSSS ODIM) sera formé des établissements suivants :
– Centre de santé et de services sociaux de l’Ouest-de-l’Île
– Centre de santé et de services sociaux de Dorval-Lachine-LaSalle
– Centre de réadaptation de l’Ouest de Montréal
– Les centres de la jeunesse et de la famille Batshaw
– Institut universitaire en santé mentale Douglas
– Centre de soins prolongés Grace Dart
– Centre hospitalier de St. Mary

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