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Six intersections, 28 accidents en 2014

Photo: Hugo Lorini/TC Media

Plus de 20% des accidents de la route à Verdun ont eu lieu sur les six mêmes intersections verdunoises en 2014.  Une situation qui a forcé les policiers du poste de quartier (PDQ) 16 du Service de police de la Ville de Montréal à augmenter leur présence sur le terrain.

Les intersections considérées comme accidentogènes ont toutes été le théâtre de plus de quatre accidents.En haut de la liste se trouve le coin Gilberte-Dubé/Wellington, où a eu lieu cinq accidents avec blessés et deux avec dommages matériels.

Elle  est suivie de Champlain/Stephens (3 blessés et 2 matériels), Bannantyne/De L’Église), Bannantyne/Gordon, Champlain/De L’Église (2 blessés et 2 matériels) et Hickson/ Wellington (1 blessé et 3 matériels).

Ces intersections, à prime abord, ne semblent pas avoir de caractéristiques distinctives en ce qui concerne le design et la signalisation. Cependant, toutes ont un point en commun: elles connaissent un niveau élevé de circulation aux heures de pointe.

«On a remarqué que puisque le trafic est plus important sur ces rues, il y a souvent des problématiques d’interblocage, explique le commandant Pierre Liboiron du PDQ 16. En d’autres mots, les gens sont pressés, et choisissent de s’engager dans l’intersection alors que cette dernière n’est pas totalement libre. Lorsque le feu tourne au rouge, ils sont coincés dans le carrefour et gênent le passage des autres véhicules.»

Vigilance constante
En 2014, les accidents avec dommages matériels ont augmenté de 11%, passant de 104 à 126. Les accidents avec blessés ont pour leur part diminué de 27%. Aucun accident mortel n’a été noté.

M. Liboiron affirme que son équipe demeure extrêmement vigilante, en plus d’avoir augmenté sa présence sur le terrain afin d’influencer les automobilistes négligents à modifier leurs comportements.

«Nous faisons plusieurs types d’interventions, notamment en ce qui a trait au cellulaire au volant, au port de la ceinture de sécurité et au respect de la signalisation et des limites de vitesse. »

Le commandant est d’avis qu’il existe une corrélation entre le nombre d’accidents et le nombre d’opérations policières effectuées.

«Lorsqu’un policier intervient, il n’y a pas seulement un impact sur l’automobiliste visé, mais aussi sur tous ceux qui sont témoins, qui ont tendance à soudainement prendre conscience de leur comportement au volant. Le message c’est: plus on fait d’interventions, plus on fait de prévention auprès de l’ensemble de la population,» ajoute-t-il.

Du côté de l’arrondissement, on assure que la commission qui travaille sur la circulation et la sécurité publique, sur laquelle siègent les élus ainsi qu’un représentant du SPVM, analyse actuellement la situation afin de déterminer si un plan d’intervention est nécessaire.

Gilberte-Dubé/Wellington

GilberteDubé-Wellington

L’intersection Gilberte-Dubé/Wellington  a été le lieu de sept accidents en 2014, dont cinq avec blessures physiques.

Lorsqu’on s’y rend, rien ne semble à priori sortir de l’ordinaire. La circulation constante et les quatre feux de circulation obligent les automobilistes à respecter les limites de vitesse prescrites.

Pourtant, les quelques passants rencontrés sont d’accord pour dire que plusieurs accidents ont lieu chaque année à cet endroit. «Il y a justement eu un accident ce matin, raconte Marcel Jardin, un résident installé à la terrasse d’un restaurant. Les gens sont trop pressés, et il y a tellement de trafic le matin et à partir de 15h. Il y a toujours des conducteurs qui finissent par passer sur la rouge.»

Au même moment, un dix-roue qui souhaite tourner à gauche sur Wellington  s’avance au milieu de l’intersection en attendant que les véhicules provenant du côté opposé finissent de traverser. Lorsqu’il peut enfin faire son virage, le feu est déjà passé au rouge.

«L’intersection est sécuritaire à prime abord, soutient Yacine, commis à la station-service du coin. Ce sont les gens qui ne savent pas conduire. Il y a constamment des voitures de police dans le coin et j’ai vu quelquefois des ambulances. Je ne sais pas si c’est toujours à cause d’un accident par contre.»

Bannantyne/De L’Église

Bannantyne-DeLEglise

Cette intersection très achalandée a donné lieu à deux accidents avec blessés et deux accidents avec dommages matériels l’année dernière.

Cyrus, un passant rencontré sur le trottoir, affirme que rien n’a changé depuis qu’il a vécu en 2008 l’événement le plus bouleversant de sa vie. Son amie Nicole Delafontaine, alors brigadière au coin Bannantyne et De L’Église, a été frappée de plein fouet par une automobile et projetée contre la vitrine d’un dépanneur.

«Mon amie est morte dans mes bras à cet endroit précis. Nicole était au milieu de la rue, et se tenait derrière les enfants qui traversaient. Deux voitures sont entrées en collision; l’une d’elle est passée sur la jaune, tandis que l’autre a anticipé que son feu passerait au vert. Nicole s’est retrouvée sur la trajectoire d’une des voitures impliquées lorsque cette dernière a dérapé.»

«Aujourd’hui, tout ce que je peux constater, c’est que la situation n’a pas changé, ajoute Cyrus. Les gens sont toujours aussi pressés. J’ai encore peur de traverser la rue ici. Les enfants qui étaient présents ont également été très affectés.»

Mme Saint-Onge, qui a pris la relève comme brigadière à l’intersection, ne se sent pas particulièrement menacée malgré les événements passés. «Je ne trouve pas que ce soit un coin plus dangereux qu’un autre où il y a autant de circulation. Par contre, je fais plus attention depuis qu’ils ont installé les Bixis parce qu’il ne reste plus qu’une voie pour les voitures et les gens ne sont pas habitués.»

Bannantyne/Gordon

Bannantyne-Gordon
Cette intersection, qui a connu quatre accidents en 2014 dont deux avec blessés, est beaucoup moins achalandée. Toutefois, le discours des passants sur la sécurité et les comportements des automobilistes reste le même.

«Juste dans la dernière année, j’ai vu au moins 6 ou 7 accidents, raconte Mme Lee, qui travaille au dépanneur du coin. Mon mari a interpellé la police afin qu’une pancarte Arrêt/Stop soit installée. Il y a deux ou trois mois, les cols bleus sont venus en mettre une, mais ils l’ont retirée après une semaine. »

Honorine Youmbissi, responsable des communications à l’arrondissement de Verdun, explique que cette pancarte avait été installée afin d’alléger la circulation dans une période où plusieurs travaux importants étaient en cours. Cette décision n’avait donc rien à voir avec l’analyse de sécurité qui est effectuée actuellement à la commission circulation.

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