Plus de 3000 itinérants dans les rues de Montréal

Le soir du 24 mars, 3016 personnes étaient en situation d’itinérance à Montréal selon les résultats obtenus lors d’un dénombrement opéré par l’Institut Douglas situé à Verdun. De ce nombre, 439 ont dormi dans la rue, un nombre supérieur à Toronto et Calgary.

Le maire Denis Coderre a dévoilé les conclusions de l’opération «Je compte MTL» 2015, lors de laquelle plus de 800 bénévoles avaient sillonné les rues, les commerces, les stations de métro et les refuges de Montréal afin de recenser les itinérants de la métropole.

Dr Éric Latimer, chercheur à l’Institut Douglas, juge que les données sont fiables et très près de la réalité, et ce, même si le résultat obtenu est de beaucoup inférieur au chiffre de 30 000 véhiculé par des études passées. Ces dernières se basaient plutôt sur la fréquentation des refuges et des soupes populaires au courant d’une année entière.

Verdun
Environ 4% des itinérants recensés ont passé la nuit du 24 mars à Verdun. L’arrondissement se trouve en septième position parmi les 13 villes et arrondissements visités dans la région métropolitaine.

Près de la moitié (43%) des itinérants qui ont été dénombrés dans des lieux extérieurs se trouvaient dans l’arrondissement Ville-Marie, et près du tiers était réparti entre Mercier-Hochelage-Maisonneuve, le Plateau-Mont-Royal et le Sud-Ouest.

Faits saillants
Le dénombrement a entre autres permis d’établir que, de façon générale, Montréal compte moins de sans-abri par 10 000 habitants que les autres métropoles canadiennes.

La population autochtone est surreprésentée dans ces statistiques, qui représente 10% des personnes dénombrées. Pourtant, ils ne constituent que 0,56% de la population montréalaise.

Même son de cloche du côté des Inuits, qui comptent pour 40% des autochtones en situation d’itinérance. Les anciens combattants, de leur côté, représentent 6% des personnes dénombrées.

«Grâce à ce portrait clair, nous pourrons mieux comprendre la réalité de l’itinérance et d’agir plus efficacement afin de l’endiguer, a déclaré M. Coderre. En ayant une meilleure idée des différentes réalités, des problématiques qui touchent les jeunes, les aînés, les immigrants, nous aurons une base pour consolider nos discussions avec les organismes qui travaillent sur le terrain.»

La Ville a alloué un budget de 125 000$ à l’opération. Une deuxième phase de moins grande envergure, au coût de 25 000$, se déploiera en août afin de constater les différences selon les saisons, entre autres.

Selon son Plan d’action, le maire prévoit par la suite nommer un protecteur des personnes en situation d’itinérance qui aura comme mandat d’évaluer les mesures mises en place pour leur venir en aide et de formuler des recommandations.