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Un coach dans l’âme

Photo: Leslie Schachter/TC Media

En plus de mettre beaucoup d’efforts bénévolement depuis six ans pour mener son équipe de soccer au sommet, l’entraîneur des Verdun Flames U10, Jodler Vital, se démarque au sein de la communauté et prête main forte à sa famille.

L’Haïtien d’origine se donne corps et âme pour offrir aux jeunes une équipe compétitive à Verdun. Les Verdun Flames U10 ont même réussi à se démarquer cette année en remportant presque la totalité de ses matchs, un contraste avec la saison passée alors que l’équipe n’avait enregistré que deux victoires.

Son fils aîné, Hendrick, n’avait que trois ans lorsqu’il a entrepris sa quête. «Je voulais que mon fils puisse faire partie d’une équipe, mais il n’y avait, à Verdun, que celle de L’Île-des-Sœurs», raconte le père de quatre enfants.

D’un ton déterminé, les yeux remplis de passion, il parle de son équipe de jeunes, dont cinq y sont depuis ses débuts, avec beaucoup d’enthousiasme, comme si c’était sa plus importante mission. «Ils ont fait une performance extraordinaire cette année, c’est l’équipe à battre!»

Directeur de compte pour une firme en solution informatique le jour, c’est le soir qu’il enfile son habit d’entraîneur de soccer pour transmettre les connaissances qu’il a appris dans son pays natal.

«Il y a tellement de potentiel et de bons joueurs à Verdun, et j’aimerais que nous soyons aussi développés qu’à l’île. Le succès, c’est faire quelque chose qu’on aime. C’est ça, pour moi, la réussite, et c’est ce que je dis à mes joueurs», partage l’homme de 40 ans, tout sourire.

Parcours marquant
Après avoir étudié la pédagogie au Honduras, Jodler Vital a démarré une compagnie de distribution de produits équitables lorsqu’il est arrivé au Québec, il y a 13 ans. Au fil des ans, ce polyglotte a fait sa marque à Verdun, notamment grâce au mentorat d’Alain Laroche, le Commissaire au développement local.

«C’est un jeune homme brillant qui ne travaille pas pour l’argent, mais pour préparer la relève. Il a vraiment sa place au soleil. Quand il y a eu le tremblement de terre en Haïti, en 2010, il a vendu sa compagnie pour faire venir sa famille», nous raconte-t-il.

M. Vital a vu la maison familiale s’effondrer au bulletin télévisé. Même si six de ses dix frères et sœurs ont été coincés sous les décombres, tous ont survécu. «C’est une histoire assez horrible, confie-t-il en détournant le regard, ému. Mon frère médecin a dû faire une chirurgie sur place au bras de ma sœur, avec une lampe de poche».

Heureusement, l’aîné a pu rapatrier toute sa famille chez lui grâce aux mesures gouvernementales mises en place pour faciliter l’immigration des sinistrés. «Je les ai ensuite coachés pour qu’ils se trouvent un emploi. En trois mois, ils étaient tous indépendants», raconte M. Vital, fièrement.

L’un des frères se marie à l’automne, et son fils Hendrick sera pianiste pour la réception. Coach dans l’âme, Judler Vital lui a récemment appris le piano, alors que lui-même ne sait pas jouer une seule note de cet instrument.

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