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Remplacement des lampadaires: Des lumières LED controversées

Photo: Christine Emond/TC Media

La conversion vers la technologie LED blanche de 17 lampadaires, à Verdun, suscite de l’inquiétude en ce qui a trait à la santé. L’éclairage conventionnel au sodium sera remplacé dès cet été.

Le nouvel éclairage sera installée d’abord sur la rue Stephens, entre le boulevard LaSalle et la rue Beurling. Des lumières de type DEL blanches de 4000 Kelvins seront utilisées sur cette artère principalement résidentielle.

Les arrondissements sont appelés à s’attacher au programme montréalais, dans lequel 110 000 lampadaires seront remplacés sur plusieurs kilomètres de rue. Les lampadaires de Verdun seront financés par la ville-centre.

Certains résidents et membres du conseil de ville de Verdun s’inquiètent de cette nouvelle technologie et craignent l’effet de ces lumières de type bleu sur la santé.

«Le soleil de midi est de 6500K, et la DEL blanche est de 4000K. C’est proche», rapporte Marie-Andrée Mauger, conseillère d’arrondissement de l’opposition officielle.

Plus la température en Kelvin est basse, plus la lumière produite est de type chaud. La LED blanche est deux fois plus puissante que la lumière au sodium.

Sommeil

La lumière produite par la technologie LED est créée à partir du spectre bleu présent dans la lumière naturelle. L’hormone du sommeil, la mélatonine, est supprimée au contact de la lumière bleue que contiennent les DEL blanches selon des études.

Mme Mauger, craint que l’exposition constante au LED blanche entraîne l’arrivée des maladies dont souffrent les travailleurs de nuit. «C’est dommage pour les gens qui habitent depuis plusieurs années au même endroit et qui auront soudainement plein de lumière dans leur chambre à coucher», constate-t-elle.

Il serait possible d’utiliser un autre type de LED, à tons chauds, et donc au spectre appauvri en lumière bleue selon la conseillère.

De son côté, le conseiller Pierre L’Heureux est conscient des désagréments que peuvent causer ce nouvel éclairage, mais fait valoir que «nous devons changer les lampadaires de toute façon. S’il y a un problème, nous aviserons».

Plutôt que d’utiliser des lumières DEL ambrées qui n’émettent que 1800 K, ce qui est notamment moins que les 6000 K qu’émet la lumière du jour, M. L’Heureux suggère que l’arrondissement pourrait «peut-être adapter ou moduler la température et le spectre quand les lumières sont plus proches des maisons».

Économies

Le changement d’éclairage public vise la diminution de la consommation énergétique.

«Nous économiserions quand même avec la DEL ambrée par rapport au sodium, moins que si c’était des DEL blanches, sauf qu’il faut chercher où sont les intérêts», explique Marie-Andrée Mauger.

L’élue de Projet Montréal croit que l’arrondissement n’a pas les moyens de gaspiller de l’argent en tentant de régler un problème qui peut être évité. Elle prend en exemple le cas de la piste cyclable de L’Île-des-Sœurs, où des filtres seront installés au coût de 40 000$ pour régler le trop-plein de lumière qui s’échappe des 75 lampadaires achetés pour 225 000$ en 2015.

Notons que la ville de Sherbrooke a opté pour l’éclairage ambré, non seulement pour la santé de ses citoyens, mais également pour se préserver de la pollution lumineuse.

Normes inexistantes

Plusieurs grandes villes sont passées au DEL depuis dix ans, notamment Los Angeles et New York. Pourtant, très peu d’études existent sur l’impact des lumières de 4000 K sur la santé des populations.

«Les études ne sont pas concluantes, avoue le conseiller de Verdun, Pierre L’Heureux. Nous avons demandé un avis à la Direction de la santé publique (DSP)», ajoute-t-il.

Le Bureau de la normalisation du Québec se penche présentement sur la question. La publication de ces normes sera reportée à l’automne, car les experts ne s’entendent pas.

L’arrondissement prétend que les lumières DEL blanches sont plus sécuritaires dans les carrefours, et que les silhouettes sont plus visibles. Une affirmation que réfute la conseillère Marie-Andrée Mauger. «Les DEL blanches créent des problèmes d’éblouissement à cause de leur proportion de lumière bleue.»

Motion

Une motion demandant un sursis à la conversion aux lumières DEL sera déposée par Sylvain Ouellet, responsable de l’environnement de Projet Montréal, lors de la séance du 18 avril du conseil municipal de Montréal.L’opposition souhaite qu’un délai soit alloué pour le remplacement d’ici à ce que la Ville de Montréal reçoive l’avis de la DSP et que des normes soient établies par le Bureau de normalisation du Québec.

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