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Un bâtiment de valeur historique à l’abandon

Photo: Emmanuel Delacour/TC Media

Au grand désespoir de citoyens passionnés du patrimoine urbain, un bâtiment appartenant à la Ville de Montréal est laissé à l’abandon depuis 11 ans, faisant craindre à certains sa démolition imminente.

«Je trouve scandaleux que l’administration municipale ait laissé tomber ce petit édifice», s’indigne Bernard Vallée, animateur en histoire, patrimoine et enjeux urbains chez Montréal Explorations. Selon ce dernier, l’immeuble situé en arrière de la caserne de pompiers de la rue Saint-Dominique, à l’angle des avenues Casgrain et Shamrock représente une importante tranche historique du quartier.

Il s’agit en effet des anciens locaux du poste d’inspection des viandes du marché du Nord, construit en 1935. Sa valeur actuelle au rôle d’évaluation foncière est de 3 198 800 $.

Or, selon un énoncé sur l’intérêt patrimonial préparé par la Division du patrimoine de la Ville de Montréal en septembre 2013, l’édifice possède une «architecturale exceptionnelle par la qualité de sa composition et la finesse de ses détails ornementaux.»

«Après la crise économique des années 1930, on constate des préoccupations sanitaires et un désir de rentrer dans l’ère moderne dans les quartiers de la métropole. C’est aussi l’apparition d’un mouvement architectural, l’Art déco. Il reste peu d’immeubles avec cette signature dans Rosemont – La Petite-Patrie», souligne M. Vallée.

Pour Julie Patenaude, citoyenne engagée du secteur, le fait que la vocation communautaire de ce bâtiment n’ait pas été perpétuée est attristant. «J’ai parlé avec les derniers locataires, les membres de l’organisme les Déprimés anonymes, qui m’ont affirmé que les problèmes de moisissures étaient présents et que la Ville songeait déjà à démolir les lieux», souligne-t-elle.

Le laisser-faire de Montréal dans ce dossier surprend M. Vallée. «Ce n’est pas une seule administration, mais toutes les administrations depuis des dizaines d’années qui se sont traîné les pieds. D’habitude c’est le privé qui adopte une attitude de laissez-faire, pas la Ville», soutient l’expert en histoire.

Tant qu’une évaluation officielle sur la présence de moisissures ne sera pas présentée, M. Vallée ose espérer qu’on pourra sauver le petit bâtiment tenant du patrimoine «modeste» de Rosemont – La Petite-Patrie. Toutefois, les coûts de restauration pourraient être si prohibitifs que la Ville optera pour la solution plus radicale de raser l’immeuble, craint-il.

Au moment d’écrire ces lignes l’arrondissement de Rosemont – La Petite-Patrie et la Ville de Montréal n’avaient pas répondus aux questions de TC Media.

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