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Sauvegarder les lieux de culte et communautaires

Le projet de démolition de l'église située au 6724, rue Fabre, a soulevé une protestation de la part de certains résidents.
Le projet de démolition de l'église située au 6724, rue Fabre, a soulevé une protestation de la part de certains résidents. Photo: Emmanuel Delacour/TC Media

Les lieux de culte et communautaires pourraient désormais être mieux défendus contre la spéculation immobilière dans Rosemont – La Petite-Patrie.

C’est du moins ce qu’entend accomplir le maire François W. Croteau. En effet, celui-ci a déposé le lundi 12 février, lors de la séance du conseil d’arrondissement, une motion «visant à protéger les lieux collectifs, communautaires et institutionnels […] en refusant les changements de zonage et d’usages là où il y a des usages et un zonage institutionnel et de lieu de culte.»

Il ne sera donc plus possible aux spéculateurs en immobilier de racheter des terrains de ce type de zonage pour en changer l’usage, par exemple en les convertissant en copropriétés.

Cette motion fait suite à la consultation publique du 31 janvier dernier, concernant la démolition de l’église située au 6724, rue Fabre, selon le maire Croteau. Plusieurs citoyens s’étaient prononcés contre le projet du développeur immobilier Idevco Mas qui veut y construire une vingtaine de logements de type condominiums. Les opposants ont fait connaître leur désir de conserver l’aspect collectif des lieux, pour y accueillir des organismes communautaires, par exemple.

«Nous avons été sensibles à ce qu’on a entendu cette soirée-là et on a décidé pour toute nouvelle demande d’appliquer cette nouvelle politique par rapport aux lieux institutionnels et de culte, pour ne pas revivre cette situation», a affirmé le maire.

La motion est saluée par le Comité logement de la Petite-Patrie, qui constate un appauvrissement du nombre d’espaces disponibles pour les groupes communautaires, surtout dans le contexte d’un marché immobilier de plus en plus agressif.

«Nous sommes en processus d’achat de l’édifice dans lequel notre groupe loge, au 6839, rue Drolet. Il nous aurait été impossible de mettre sur pied un montage financier pour racheter cette ancienne école de la Commission scolaire de Montréal si l’arrondissement n’avait pas bloqué le changement de zonage. Cela nous a laissé le temps de souffler pendant les sept années qui ont été nécessaires pour trouver les fonds», a expliqué Anne Thibault, coordonnatrice au Comité logement de la Petite-Patrie.

Même son de cloche du côté du Comité logement de Rosemont. «C’est une bonne nouvelle, surtout parce que nous manquons d’infrastructures publiques dans l’est de l’arrondissement, a constaté Sébastien Laliberté, coordonnateur pour le comité. Si on laisse les choses aller telles qu’elles sont, on va se retrouver avec des condos partout.»

La démolition d’une église sur la glace
Si c’est à la suite de la consultation publique sur le projet de démolition de l’ancienne église Pentecôte italienne que la motion a été créée, cette dernière ne s’appliquera pas dans ce cas précis, a insisté M. Croteau.

«La motion ne s’applique pas à ce projet-là, puisqu’il était déjà déposé. On ne peut pas imposer une nouvelle politique rétroactive à un projet déposé, il y aurait préjudice, et on pourrait être passible de poursuite, a souligné l’élu. En attendant, nous avons retiré le projet (en seconde lecture), entre autres à la demande du promoteur, qui veut discuter avec la population.»

C’est ce que confirme Pierre Guillot-Hurtubise, associé principal chez Octane, un cabinet d’affaires publiques engagé par la compagnie Idevco Mas dans ce dossier.

«On souhaite parler avec les citoyens, c’est pour cela que nous ferons une soirée de rencontre au début du mois de mars. Si nous pouvons trouver un terrain d’entente, nous proposerons à l’arrondissement d’aller [en deuxième lecture] du projet lors du prochain conseil», a dit M. Guillot-Hurtubise.

Pour sa part, le maire a souligné que son administration «ne tiendra pas pour acquise une entente entre le promoteur et les citoyens» et que si Idevco Mas veut poursuivre ses démarches, elle ira de nouveau discuter avec la population sur ce projet lors d’une consultation publique.

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