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Une enquête personnelle dont Villeray est le décor

Photo: Archives TC Media

La retraitée Lison Dubreuil vient de sortir son premier ouvrage. Villeroise de toujours, elle s’est plongée dans l’histoire tumultueuse de sa mère pour ce récit qui oscille entre biographie, chronique d’une époque et polar.

C’est par un clin d’œil à Romain Gary que Lison Dubreuil a choisi de titrer ce premier livre. La vie derrière soi faisant écho à La vie devant soi, l’œuvre la plus célèbre du romancier franco-russe.

« On écoutait ce livre audio avec Jean, mon mari, et il m’a fait remarquer que ce que j’étais en train d’écrire, c’était la vie derrière soi. C’est l’histoire de ma mère, d’une époque et de la vie des gens sous un régime encore catholique », explique Lison Dubreuil.

Passionnée d’écriture, cette ancienne courtière immobilière de Villeray a attendu sa retraite pour se consacrer à cette activité. Elle a choisi d’enquêter sur un secret familial et s’est penchée sur l’intrigante première vie de Margot, sa mère, à Asbestos en Estrie.

À l’époque de la grève de l’amiante dans cette région minière, cette dernière avait été mariée à un chef de gang avant de tout quitter pour refaire sa vie avec le père de Lison Dubreuil à Montréal.

« J’ai essayé de raconter ce climat que ma mère a traversé pour bâtir sa famille de quatre enfants. En enquêtant, je n’en suis pas revenue, je suis tombée à la renverse. J’ai découvert qu’elle avait eu un enfant dont personne n’avait entendu parler dans la famille. Je suis partie à la recherche de ce demi-frère, mais il est décédé », raconte l’auteure.

Sur la base de quelques bribes enjolivées livrées par son père il y a plusieurs années, Lison Dubreuil a épluché les archives des journaux locaux à la grande bibliothèque pour retracer cette histoire. Son premier livre met aussi en scène l’époque de la Grande Noirceur et Villeray, ce quartier où elle a toujours vécu.

« Je suis née sur l’avenue Bloomfield, j’ai grandi sur la rue Saint-Denis et j’habite aujourd’hui sur la rue Faillon. Je parle beaucoup du quartier, je situe les gens et comment on vivait à l’époque. Le quartier est définitivement l’âme du livre », indique Mme Dubreuil.

L’écrivaine villeroise a aussi redécouvert sa mère et compris certains épisodes du passé avec son enquête.

« C’est étrange, je ne peux pas dire que j’ai adoré cela, mais je suis contente de savoir. Si elle avait été capable de m’en parler, les choses auraient été plus harmonieuses entre nous, car ce secret a toujours pesé. Je suis pleine d’admiration quand même, elle a été capable de refaire sa vie et de refaire une belle vie », estime-t-elle.

Avec La vie derrière soi, Lison Dubreuil a voulu proposer un livre « simple » fait de phrases courtes et chantantes qui « commence comme une chronique de quartier, continue comme Bonheur d’occasion et se termine comme un polar ».

Fière d’avoir accompli son rêve de devenir écrivaine, la courtière retraitée a déjà repris son travail d’écriture pour préparer un deuxième livre.

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