Négligence alléguée dans une garderie : Lutte pour la vérité au Soleil des Anges

« Les problèmes et les mensonges ont commencé en 2013. Depuis, je me bats pour faire connaître la vérité et pour ravoir ma reconnaissance », indique Mme Wade.

À la suite d’un signalement auprès du bureau coordonnateur la Trotinette carottée, qui gère les centres de la petite enfance de Villeray et La Petite-Patrie, la garderie a fermé pour une durée de 10 jours. De plus, l’accrédidation de la garderie de Mme Wade a été suspendue pour une durée indéterminée.

« On m’a accusé d’utiliser une fermeté excessive, d’avoir brassé un enfant, de lui avoir frappé sur la tête et d’avoir laissé des traces d’ongles sur son bras. On m’a même accusée d’avoir mordu les orteils des enfants. C’est comme si j’étais le diable ou un vampire », mentionne-t-elle.

Après la fermeture, plusieurs parents ont envoyé des lettres au bureau coordonnateur afin de soutenir l’éducatrice, mais aussi pour faire connaître leur point de vue sur les services offerts à la garderie Soleil des anges.

« Ma fille s’est très vite intégrée à la garderie grâce à ce milieu rempli de chaleur humaine et de respect, a écrit Karina Borges, mère d’une enfant de la garderie. Les interventions de Mme Wade sont adéquates et elle a toujours le souci du bien-être des enfants. Nous avons eu la chance d’assister à la graduation des finissants de la garderie. Cette célébration, organisée par Mme Wade, nous a donné l’occasion de connaître tous les enfants et parents de la garderie. Nous sommes une grande famille. Le spectacle et les chorégraphies des enfants démontrent à quel point Mme Wade se dévoue auprès des enfants. La fête de Noël ainsi que les fêtes d’anniversaire sont des moments magiques pour les enfants et nous apprécions tout ce qu’elle fait pour notre fille. »

« Après la fermeture, nous avons dû prendre des dispositions pour que notre fille soit placée dans un autre service de garde et cela l’affecte beaucoup, a déclaré Angélique Bourbier, également mère d’une enfant qui fréquentait la garderie. Elle nous demande où est passée son éducatrice et pleure tous les matins. Nous ne pouvons pas rester comme ça très longtemps, ceci est intolérable. […] Nous vous demandons d’accélérer le processus du dossier pour le bien-être de nos enfants, qui sont impatients de retrouver leur éducatrice. »

Sous enquête

A la suite d’une enquête du bureau coordonnateur, il a été décidé de retirer officiellement l’accréditation de Mme Wade, au mois de juin, ce qui empêche la propriétaire de gérer une garderie subventionnée. Celle-ci peut tout de même opérer une garderie privée. Ce qu’elle a entrepris.

« Il n’y a pas de violence chez moi. Le bureau n’a pas de preuve tangible. Ce sont des personnes qui ont menti afin que je ferme ma garderie. L’enquêteur m’avait dit que je n’avais pas de dossier criminel et que le tout était fermé. Mais le bureau coordonnateur a lancé ces allégations par la suite », explique Mme Wade.

Depuis, la propriétaire affirme survivre grâce à ses économies et vit des moments difficiles.

« Je me sens très déboussolée, abandonnée, ridiculisée et perdue. Ça m’arrache le cœur. Je me sens trahie par le bureau coordonnateur. Le monde s’est écroulé autour de moi. Ça me révolte que des gens tentent de détruire ma réputation », soutient-elle.

Le bureau coordonnateur la Trotinette carottée n’a pas voulu répondre à nos questions concernant la garderie étant donné que le dossier est toujours ouvert.

« Nous avons respecté les règles. Quand un enfant est concerné ou qu’il y a des soupçons de négligence, nous ne courons aucun risque », mentionne néanmoins Geneviève Lemay, directrice adjointe du bureau coordonnateur la Trottinette carottée.

Le Progrès Villeray – Parc-Extension a tenté de joindre le ministère de la Famille, mais sans succès.

En cour

Le dossier de Mme Wade est actuellement devant le Tribunal administratif du Québec. La résidente de Villeray défendra ses droits afin de récupérer sa reconnaissance. Si elle est jugée coupable, elle ne pourra pas retrouver son accréditation pendant trois ans. Si elle est innocentée, elle pourra à nouveau opérer une garderie subventionnée.

« Des fois, les signalements ne sont pas fondés, précise Mme Lemay. Ça peut-être une question de vengeance ou un parent qui tente de cacher une situation qui s’est passée dans le milieu familial. Celui-ci tente de faire porter le chapeau aux éducatrices. »