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Pauvreté cachée dans Villeray

Favereaux Anne-Laure - TC Media
Même si elle reste discrète, la pauvreté est bien présente dans Villeray. Chaque semaine, le comptoir alimentaire situé au sous-sol de l’église Notre-Dame-du-Rosaire doit refuser entre 10 et 12 personnes.

«De l’extérieur, on ne voit pas nécessairement que les résidents sont pauvres, mais on se rend compte des besoins lorsqu’ils ouvrent la porte. À une époque, les immigrants trouvaient plusieurs emplois. Aujourd’hui, il y a une période de transition plus longue et les logements sont plus chers», a affirmé le député libéral de la circonscription de Laurier-Dorion, Gerry Sklavounos, lors du lancement de la campagne de financement de la Table de concertation en sécurité alimentaire Villeray.

Maigres ressources

En juillet 2011, le Progrès Villeray‒Parc-Extension avait fait état d’un manque de denrées au comptoir alimentaire. La porte-parole de la Table de concertation en sécurité alimentaire Villeray, Carole Mayer, en avait profité pour lancer un appel au secours. Depuis, la situation ne s’est guère améliorée.

«La semaine dernière, on a donné une pomme de salade, quatre betteraves et du pain aux bénéficiaires. C’est tout et c’est la même quantité pour une personne seule ou une famille», déplore-t-elle.

Mme Mayer explique cette pauvreté croissante par plusieurs facteurs. «Le prix de la nourriture a augmenté de manière substantielle, alors que le montant des prestations stagne. Le comptoir existe depuis 25 ans et depuis deux ans on manque de nourriture. En plus, Villeray est un quartier de locataires et le prix des logements a augmenté de 17% au cours des cinq dernières années. Les personnes seules sans contraintes reçoivent 589$ de prestations d’aide sociale par mois. Une chambre dans Villeray coûte en moyenne 450$ par mois. Une fois le loyer payé, il reste très peu d’argent pour le reste. Il y a des gens qui travaillent et qui n’arrivent pas à se nourrir. Pour certains étudiants et des personnes âgées entre 45 et 65 ans, la situation est extrêmement difficile.»

Vagues d’immigrations

Mme Mayer rappelle que Villeray n’est pas réputé pour sa pauvreté. «Si tu ne vas pas au sous-sol de l’église, tu ne le vois pas et personne n’aime dire qu’il est pauvre», souligne-t-elle.

Pourtant, ils sont une centaine à s’y rendre le vendredi. Chaque résident a le droit de se présenter seulement deux fois par mois.

Quant aux dépannages d’urgence disponibles sur référence, les listes sont déjà comblées. Le comptoir doit aussi faire face aux besoins de nouveaux immigrants.

«Nous avons reçu beaucoup de Mexicains cet été et nous accueillons beaucoup d’Égyptiens ces dernières semaines», constate Mme Mayer. Elle relate également des problèmes de santé sociale et de toxicomanie.

La porte-parole de la Table de concertation en sécurité alimentaire Villeray reconnaît que l’objectif de récolter 80 000$ par le biais de la campagne de financement est ambitieux. «La collecte de fond ne réglera pas le problème de la pauvreté dans le quartier. L’objectif est au moins de combler les besoins», conclut-elle.

Fonds de mariage

L’annonce n’est pas encore officielle, mais on sait que le maire Anie Samson fera profiter son fonds de mariage à l’achat de denrées dans le quartier. Au cours des cinq dernières années, l’édile a récolté près de 40 000$ en agissant à titre de célébrante.

 

 

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