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Coup de main aux immigrantes

Desjardins Josianne - TC Media
Pas facile de se trouver un emploi aussitôt après avoir mis les pieds dans un pays d’accueil. La présidente de l’organisme Petites-Mains, Nahid Aboumansour, comprend parfaitement cette réalité et tente, par le biais de la machine à coudre, que les femmes immigrantes partent du bon pied.

Elles sont des dizaines venues d’ailleurs à travailler, avec une bonne humeur contagieuse, à la confection d’uniformes de travail dans l’atelier de couture de l’organisme, situé sur le boulevard St-Laurent.

« On offre des parcours concrets et on accompagne les femmes jusqu’à ce qu’elles arrivent sur le marché du travail. Ils n’existent pas beaucoup de programmes complets qui permettent ça », estime celle qui est aussi passée par là. Lorsqu’elle est arrivée à Montréal en 1990 depuis le Liban, Mme Aboumansour s’est butée à la non-reconnaissance de son diplôme d’architecte par le gouvernement québécois.

C’est alors qu’elle s’est inscrite comme bénévole à un comptoir alimentaire du quartier Côte-des-Neiges tenu par sœur Denise Arsenault, pour finalement s’associer avec elle afin d’ouvrir le premier cours de couture familiale destinée à cette clientèle à Montréal. Quelques mois plus tard, Petites-Mains est né

« Denise n’était pas d’accord d’aider les femmes immigrantes seulement avec le comptoir. Elles ne sont pas nécessairement démunies sur le plan financier, mais plus souvent parce qu’elles n’ont plus de réseau et leur famille avec eux », explique Mme Aboumansour.

Mais il n’y a pas que ce facteur qui peut leur donner du fil à retordre pour intégrer le marché du travail. Il y a aussi des femmes est prête à mettre de côté ses ambitions professionnelles, le temps que son mari se trouve un emploi.

« Elles vont rester à la maison pour assurer une unité familiale. Bien souvent, leur premier travail, c’est à l’organisme qu’elles en bénéficient », indique-t-elle.

Et puisque la plupart d’entre elles n’ont pas un niveau de scolarité très élevé, raison de plus pour la présidente de l’organisme de les impliquer dans un processus d’insertion professionnelle.

Petites-Mains offre notamment des cours de francisation, divers stages en milieu de travail et aussi du soutient psychologique quant aux transformations familiales. De plus, Mme Aboumansour travaille à un projet de garderie pour inciter davantage les mères à participer aux différents programmes.

Encore plus de sensibilisation

Malgré toute la bonne volonté de ces femmes à se placer une fois le parcours terminé avec l’organisme, Mme Aboumansour constate toujours un manque d’ouverture des employeurs à l’égard des différences culturelles.

« Il y a souvent des problèmes avec les femmes qui portent le hijab. Il y a encore un grand travail de sensibilisation à faire », mentionne-t-elle en exemple.

Néanmoins, le taux de placement de ses membres la rassure puisqu’il se chiffre à plus de 80%.

Cette dernière demeure tout aussi confiante en leur donnant les outils nécessaires pour faire face à la discrimination ou à l’exploitation sur le marché du travail. Les femmes immigrantes ressortent de leur formation avec une meilleure connaissance de leurs droits au travail.

Mentionnons que Mme Aboumansour a été nommée « Femme de l’année 2011 » pour son engagement par le magazine Châtelaine.

Votre modèle…

Sœur Denise. J’ai appris beaucoup de chose et je lui en suis très reconnaissante.

Votre plus grande réalisation…

Ça m’a pris 16 ans pour me rendre où j’en suis avec Petites-Mains et tous les projets qui s’y rattachent. Je considère donc qu’il s’agit de ma plus grande réalisation.

Si vous pouviez changer une seule chose dans le monde…

Je voudrais que le monde soit en pays. C’est la guerre qui amène les gens à se déplacer à perdre le contact avec leurs proches.

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