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Les filles débarquent à Basket-Pagé

Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

Plus de 20 ans après la création du programme élite de basketball à l’école Lucien-Pagé, les filles ont finalement fait leur entrée dans cette grande famille compétitive, cette saison.

Depuis de nombreuses années, plusieurs joueuses ainsi que des parents demandaient au responsable de Basket-Pagé, Alder Pierre, d’offrir ce programme structuré et compétitif aux adolescentes. Devant les succès vécus par les membres du club, M. Pierre a jugé que c’était là ou jamais.

«Le timing était parfait. Le programme masculin allait si bien que ça nous a permis d’accepter des filles. Nous n’aurions pas pu le faire avant», explique M. Pierre.

Les 12 athlètes n’ont pas pris de temps pour s’illustrer sur les scènes civile et scolaire. Elles sont en tête de la Ligue métropolitaine de basketball, catégorie benjamine AAA, avec quatre victoires et aucune défaite. Elles cumulent aussi les gains au sein du Réseau du sport étudiant du Québec, avec six victoires et aucun revers.

«Nous avons été surpris des résultats. Nous avons des filles très talentueuses. Notre objectif est qu’elles se développent pendant les cinq années», souligne-t-il.

Une première tentative
Basket-Pagé avait tenté de fonder une équipe féminine au début des années 2000. Toutefois, la formation s’est dissoute après une année.

«C’était davantage pour du récréatif que du compétitif. Les responsables de l’époque avaient réuni des filles de l’école qui voulaient s’amuser au basketball. Ça n’a pas duré», raconte M. Pierre.

Équipe féminine Basket-Pagé
Les joueuses s’illustrent sur le terrain. Elles cumulent des fiches parfaites autant dans les ligues civile et scolaire. (Crédit : Isabelle Bergeron/TC Media)

Même s’il n’était pas chaud à l’idée de fonder des équipes élites de filles, M. Pierre voulait changer la perception du Québec envers le sport de compétition, notamment le sport féminin.

«J’étais un des premiers à dire « je ne ferai jamais les filles ». Je voyais la vision du basket québécois où l’accent n’est pas mis sur la compétition. J’étais donc réticent. Mais la communauté ne bougera pas tant qu’il n’y aura pas une première personne qui se lance», soutient-il.

Pour la nouvelle mouture, M. Pierre voulait transposer le programme et la structure qui ont fait leurs preuves chez les garçons au sein de la formation féminine.

«C’est le début d’une équipe de basketball élite féminine. Ce sont les mêmes valeurs et les mêmes enseignements pour les garçons et les filles. Les performances sur le terrain sont aussi importantes que celles sur les bancs d’école. C’est aussi dur pour les uns que pour les autres», fait-il valoir.

Ce niveau de compétition élevé était justement ce que cherchaient de nombreuses joueuses. ��Je voulais faire quelque chose de différent. J’aime mieux les enseignements à Pagé, car c’est plus compétitif. Je progresse beaucoup et j’apprends plusieurs choses. Les résultats scolaires sont aussi importants. Ça nous permet d’évoluer dans notre sport et nos études», mentionne Daniella Mbengo, 12 ans.

«Les autres équipes n’étaient pas assez sérieuses à mon goût. Je suis contente d’avoir changé d’école. J’apprends beaucoup de mes faiblesses et je m’améliore», ajoute Sarah Te-Biasu, qui a été sélectionnée pour participer à un camp national d’évaluation des moins de 16 ans, au cours du mois de décembre.

Maux de tête
Avec l’arrivée d’une nouvelle équipe benjamine, de nouveaux défis s’annoncent pour le responsable du programme.

«J’ai plus de joueurs, mais pas plus de terrains ou de plateaux sportifs. Il faut donc faire des entraînements sur des demi-terrains. Nous devons aussi faire des ajustements financiers. La situation ne sera pas plus facile pour la saison 2015, car nous aurons une équipe féminine de plus. C’est un beau casse-tête», souligne-t-il.

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