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Le Café l’Artère en mode survie

Photo: Isabelle Bergeron

Au prise avec des problèmes financiers, le Café l’Artère est menacé depuis plusieurs semaines. À un point tel que des employés ont accepté de travailler bénévolement pour éviter que le commerce ne ferme définitivement.

Le 26 juin dernier, la coopérative a fermé ses portes pour une durée indéterminée afin de réévaluer ses opérations. Elle pourrait accueillir à nouveau des clients, le 6 juillet.

«Nous avons pris deux semaines de fermeture pour relancer la mobilisation des employés, des partenaires et de la communauté ainsi que pour réfléchir sur de nouvelles stratégies de financement», explique Camille Caron-Belzile, cofondatrice du Café l’Artère.

Plusieurs éléments ont été modifiés pour rouvrir la coopérative. L’équipe d’employés a été réduite et certains travaillent même sans rémunération. Les heures d’ouverture ont également été limitées à celles du lunch, soit de 11h à 14h, du lundi au vendredi. Auparavant, le café était ouvert de huit à neuf heures par jour.

Le Café l’Artère est une coopérative de solidarité vendant des repas et des rafraîchissements. Il possède également une mission en tant que salle de diffusion afin de favoriser l’accessibilité à la culture et à l’expression.

Difficultés financières
Les déboires financiers de l’entreprise ont commencé, il y a deux ans, après qu’elle ait reçue des constats d’infraction en lien avec son permis de restaurant, résultat de la vente de boissons alcoolisées sans repas complet.

L’arrivée d’un compétiteur appartenant à une chaîne populaire en face de la coopérative a ajouté à ses difficultés. La goutte qui a fait déborder le vase est survenue à la fin du mois de juin, lorsqu’un individu a forcé la porte de l’entreprise et a volé le contenu du tiroir-caisse.

«Nous ne voulons pas parler de chiffres ni des éléments négatifs. Nous voulons trouver des solutions pour rester ouverts», affirme Mme Caron-Belzile.

Contexte difficile
Cette situation n’est pas unique à la coopérative de Parc-Extension. Selon une étude réalisée par le comité sectoriel de main d’oeuvre, économie sociale–action communautaire, en 2012, 10% des organisations, regroupements, organismes et entreprises d’économie sociale québécoises sont en mode survie.

«Nous nous penchons sur des solutions qui nous permettraient d’être les plus rentables possible dans tous les secteurs d’activités du café, dont la salle de spectacle et notre service de traiteur», indique Mme Caron-Belzile.

Les membres étudient également d’autres sources de financement, notamment une campagne de sociofinancement d’abonnements.

«Nous sommes en discussion avec plusieurs partenaires financiers pour tenter d’obtenir des subventions. Nous allons aussi mettre en place une équipe au sein du conseil d’administration qui se dédiera davantage à la recherche de fonds au cours de l’année», souligne-t-elle.

Beaucoup d’entreprises d’économie sociale doivent combler les manques à gagner par d’autres sources de financement. Les contributions gouvernementales occupent la part la plus importante (57 %) de leur financement, tous types confondus. Près du quart (21 %) d’entre elles comptent sur une ou plusieurs autres sources de financement, dont des activités d’autofinancement, des subventions provenant de fondations, comme Centraide, ou encore des dons.

Malgré les moments difficiles, l’équipe du Café l’Artère est toujours aussi motivée. «J’y crois énormément. Je vais tout faire pour sauver le Café l’Artère. Il faut garder espoir», lance Mme Caron-Belzile.

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