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Un demi-siècle de travail pour le barbier de Villeray

Photo: Audrey Gauthier/TC Media

Coupes au bol, permanentes, teintures, voici maintenant 50 ans que Simon Duval coiffe les cheveux et taille les barbes de ses clients réguliers, à Villeray. À l’époque de son premier coup de ciseau, une simple coupe coûtait 1,25$.

Propriétaire du salon La Retouche depuis 1976, il a commencé 11 ans plus tôt en tant que barbier au salon Jarry. Ce passionné de la coiffure n’a pas l’intention de s’arrêter avant que la santé ne le quitte.

«Je ne pensais pas travailler pendant autant d’années. Dans ma jeunesse, je voulais prendre ma retraite à 45 ou 50 ans. J’en ai 69 aujourd’hui et je ne compte pas arrêter là», déclare M. Duval.

Son amour pour ce métier lui a été insufflé par son beau-frère, un barbier. «J’allais le voir travailler et ça m’impressionnait», souligne le coiffeur. Dès l’âge de 16 ans, il veut aller se perfectionner dans cette discipline, mais son père l’oblige à finir sa 11e année avant d’aller sur le milieu du travail.

L’adolescent de la Beauce quitte alors sa ville pour venir étudier à Montréal. Après sa formation en tant que coiffeur et barbier, il fait six mois dans quelques salons avant d’élire domicile au 407, rue Jarry, qu’il finira par racheter et nommer La Retouche. 50 ans plus tard, il y travaille toujours.

«Je n’ai jamais regretté mon choix. J’aime mon métier», affirme le sexagénaire. Une décision appréciée par plusieurs de ces clients.

«Je viens voir Simon depuis 1965. Mon père m’amenait au salon quand j’étais enfant. J’ai déjà essayé d’autres salons, mais je reviens toujours à La Retouche», affirme Robert Roy, un autre client.

«Ça fait 20 ans que je viens ici. J’ai demandé à Simon de ne pas prendre sa retraite pour encore de nombreuses années», ajoute en souriant l’un de ses clients, qui fait le voyage de Saint-Roch-de-l’Achigan à Villeray pour s’asseoir dans la chaise de M. Duval.

«Ce n’est vraiment pas cher et les gens me demandent toujours où je me fais couper les cheveux. Simon fait du bon travail», poursuit un autre client qui visite ce salon depuis plusieurs décennies.

Des années difficiles
Les années au sein du salon La Retouche n’ont pas toujours été roses. La mode des cheveux longs à partir de la fin des années 1960 nuit au commerce qui voit chuter son nombre de clients.

«Pendant plusieurs mois, nous ne recevions presque plus personne. De nombreux salons ont été obliger de fermer», se rappelle M. Duval.

Heureusement, la situation s’améliore à la fin des années 1970. «Les hommes revenaient nous voir pour entretenir leur coupe et la diminution du nombre de commerces de coiffure nous a aidés», admet-il.

Après 50 ans à Villeray, M. Duval regarde vers l’avenir. N’ayant pas d’enfant voulant prendre le relais, il souhaite que son salon demeure ouvert après son départ.
«J’aimerais vendre mon salon à la relève. Je ne veux pas qu’il ferme», admet-il.

Sa passion pour la coiffure étant toujours très présente, il désire continuer de recevoir des clients sur sa chaise de coiffeurs pour encore plusieurs années. «Tant que je serai en santé, je vais continuer à travailler. Mon beau-frère a 80 ans et il travaille encore cinq jours semaines. Je ne pense pas me rendre aussi loin, mais on ne sait jamais», laisse savoir M. Duval.

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