La théorie détrônée par la pratique à Georges-Vanier: le volet sciences appliquées, une première à Montréal
Construire un moulin en histoire, confectionner des planeurs en arts plastiques et créer une salle de nouvelles en anglais. L’école secondaire Georges-Vanier met en place un nouveau volet où l’enseignement traditionnel fait place à la pratique, une première à Montréal.
Dès septembre prochain, les nouveaux élèves de cette école secondaire de Villeray pourront prendre part au volet sciences appliquées. En suivant le concept de «concevoir, manipuler et réaliser», ces adolescents participeront à des projets d’envergure, à des ateliers professionnels donnés par des experts, tout en suivant le programme éducatif du ministère de l’Éducation.
L’objectif de ce volet est de rendre les apprentissages signifiants et vivants auprès des élèves à travers des projets multidisciplinaires, tels que la construction de robots. Les cours magistraux laisseront donc leur place à des initiatives pratiques. Par exemple, le cours d’anglais serait transformé en salle de nouvelles où les jeunes y apprendront les rudiments de la caméra, chercheront l’actualité et produiront un topo en anglais. En histoire, ils étudieront la révolution industrielle par l’entremise de l’évolution des sciences, notamment en construisant un moulin.
Répondre à un besoin
Ce nouveau volet vient pallier une problématique dans le milieu de l’éducation, soit que l’enseignement traditionnel ne répond plus au besoin des élèves.
«Il y a un besoin majeur de changer les choses. Il y a une crise mondiale de l’apprentissage. Dans des études de l’UNESCO, il est prouvé que les meilleures approches pédagogiques sont celles qui sont contextualisées. C’est-à-dire où l’élève met en situation ce qu’il apprend. C’est en le concrétisant qu’il va comprendre et la population se ferme les yeux en gardant l’approche traditionnelle», affirme Philippe Joannaert, professeur en didactique des mathématiques à l’Université du Québec à Montréal et titulaire de la Chaire UNESCO de développement curriculaire.
Voyant que ces élèves avaient besoin de manipuler pour mieux apprendre, la directrice de troisième, quatrième et cinquième secondaires de l’école Georges-Vanier, Danielle Simard, a décidé de changer les façons de faire à cet établissement scolaire et de créer ce volet.
«60% des élèves sont kinesthésiques, c’est-à-dire qu’ils doivent le faire, l’expérimenter pour apprendre. Il fallait faire quelque chose pour répondre aux besoins de ces jeunes», indique la mère de cinq garçons.
Déjà, des enseignants avaient remarqué les biens faits des cours pratiques chez leurs jeunes. L’activité robotique, notamment, a permis à plusieurs de rester à l’école.
«J’ai vu des adolescents changer complètement avec la robotique. Un d’entre eux était à la limite de décrocher et aujourd’hui, il continue ses études. C’est une vision différente qui permet à des élèves de raccrocher», fait valoir Mario Cossette, un enseignant à Georges-Vanier.
Le nouveau volet sera offert dès la prochaine rentrée scolaire, aux élèves de première secondaire. Pour le moment, un seul groupe est ouvert, toutefois, selon Mme Simard, ce ne sera pas le cas longtemps.
«Nous allons nous rendre assez intéressants pour rivaliser avec le privé», lance-t-elle.
Pour en apprendre davantage sur le volet sciences appliquées, les parents peuvent se présenter aux portes ouvertes de l’école Georges-Vanier (1205, rue Jarry Est), qui auront lieu le 22 octobre.