Soutenez

Mois de l’histoire des Noirs: Encourager l’engagement politique des minorités

Photo: Collaboration spéciale - Lamar Photographer

 

Rares sont les leaders des communautés noires à s’être taillé une place sur la scène politique québécoise. Si l’hôtel de ville de Montréal se veut de plus en plus inclusif, les minorités visibles y sont encore peu représentées. En ce 25e Mois de l’histoire des Noirs, TC Media s’est entretenu avec le conseiller Frantz Benjamin, président du conseil municipal.

Haïtien d’origine, Frantz Benjamin habite Saint-Michel depuis son arrivée à 14 ans. Il parle de la classe politique en général tel un «miroir déformant» pour les communautés comme la sienne qui ne peuvent s’y reconnaître.

À Montréal, le conseil ne compte que quatre élus de minorités visibles.

«Les Montréalais issus des communautés noires ont un grand sentiment d’appartenance à Montréal. Mais ce sentiment d’appartenance, on n’est pas arrivé à le matérialiser en terme de représentation», explique-t-il.

Aux yeux de M. Benjamin, la diversité chez les décideurs est cruciale pour le développement de la métropole.

«Notre société ne peut pas se permettre de passer à côté de toutes ces compétences, de toute cette énergie. On doit se pencher sur ce qu’on peut faire tous ensemble», souligne-t-il.

Efforts
À la fin janvier, le conseil adoptait une motion pour promouvoir les candidatures de membres de minorités visibles lors d’élections.

À l’élection municipale de 2013, seulement 54 des 485 candidats à l’un des postes de maire ou de conseiller provenaient des minorités visibles.

Le président du Mois de l’histoire des Noirs depuis 2009, Michael P. Farkas, constate les obstacles auxquels les noirs font face, notamment en raison de la discrimination.

«Il ne faut pas avoir froid aux yeux pour faire de la politique. Ils ont beaucoup de talents, mais c’est de voir s’ils ont l’entregent et le courage de le faire», souligne M. Farkas.

Frantz Benjamin ajoute qu’«une des premières responsabilités incombe aussi aux membres de ces communautés, qui doivent s’impliquer dans les questions citoyennes, dans le débat public. Il faut qu’ils participent davantage aux conseils d’arrondissements, aux conseils des commissaires et aux séances publiques.»

Depuis 25 ans, le Mois de l’histoire des Noirs encourage le dialogue et l’ouverture sur la diversité. «C’est un mois qui est réservé à tous, pas seulement aux noirs. Nous avons tout à gagner sur notre connaissance des uns des autres», soutient M. Benjamin.

Cette année, l’événement rend hommage à Jean Doré, premier maire à reprendre à Montréal la célébration annuelle américaine initiée dans les années 20.

Une exposition en images et en textes aura lieu à l’hôtel de ville de Montréal jusqu’au 23 février en l’honneur des 25 ans du Mois de l’histoire des Noirs.

 

Lauréats
Chaque année, 12 organismes sont reconnus pour leur rôle crucial auprès de la communauté noire lors du Mois de l’histoire des Noirs. Parmi lauréats en 2016, la Maison d’Haïti, située dans Saint-Michel qui fait la promotion de l’éducation et l’intégration des familles immigrantes à Montréal.

Aussi, l’Association des enseignants et enseignantes haïtiens du Québec (AEEHQ) située à Parc-Extension. L’organisme à but non lucratif qui compte plus de 200 enseignants, aide les membres de la communauté en général à s’épanouir en éliminant progressivement les difficultés éprouvées dans leurs milieux respectifs, au travail ou à l’école.

 

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.