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De plus en plus d’arbres abattus à cause de l’agrile

Photo: TC Media/Archives

 

Déjà 358 frênes ont été abattus en 2015, et 289 sont en voie de l’être dans Villeray – Saint-Michel – Parc-Extension en raison de l’agrile du frêne. Le couvert végétal de l’arrondissement, composé à 30% de frênes, n’a pas échappé à cet insecte qui s’est propagé rapidement depuis 2011.

L’administration Coderre dressait la semaine dernière le bilan de sa lutte à l’agrile du frêne. À l’échelle de la métropole, les infestations ont forcé l’abattage de 13 000 frênes en cinq ans.

À Villeray – Saint-Michel –Pparc-Extension, ce n’est qu’à l’automne 2014 et à l’hiver 2015 que la présence d’agrile a été détectée.

En date du 7 avril 2015, on comptait 24 frênes infestés, dont 15 foyers d’infestation et trois arbres au parc Jarry.  À ce jour, 96 frênes ont été trouvés positifs, soit quatre fois plus en seulement un an.

Et alors qu’on ciblait l’abattage de 170 frênes en 2015, on en a abattu deux fois plus. Le nombre total d’arbres à abattre pour 2016 n’a pas encore été déterminé.

Dans la dernière année, 2191 frênes ont dû être traités dans l’arrondissement.  Un plus grand nombre pourrait être traité dans la prochaine année, puisque Montréal procède à la caractérisation de chacun des frênes présents dans un rayon de 300 m autour d’un frêne positif.

Le quartier Villeray pourrait être particulièrement touché, puisque le frêne représente 40% de son couvert végétal.

Lutte montréalaise
Le responsable du développement durable, de l’environnement, des grands parcs et des espaces verts de la Ville de Montréal, Réal Ménard, s’est fait rassurant en point de presse le 5 avril. Montréal a annoncé que 18M$ serait investi cette année dans la lutte à l’agrile du frêne et dans la plantation d’arbres dans la métropole.

«C’est une guerre pour laquelle on a les outils. C’est une lutte qu’on est en train de gagner», a soutenu en conférence de presse M. Ménard.

Bien que le nombre de frênes contaminés ait considérablement augmenté au cours des deux dernières années, M. Ménard s’est réjoui de constater qu’environ 11 500 arbres ont été plantés dans les lieux publics de la métropole en 2015, soit environ 4000 de plus que l’année précédente.

La Ville a toutefois abattu plus de 4300 arbres en 2015, soit 1000 de plus que ce qu’elle avait prévu à l’origine. En 2016, plus de 3400 arbres devraient être abattus, selon un rapport prévisionnel.

Perte de contrôle
Malgré l’investissement, le porte-parole de Projet Montréal en matière d’environnement, Sylvain Ouellet, affirme que c’est déjà trop tard.

«En 2010, je disais qu’il fallait un fonds d’urgence pour injecter de façon préventive les frênes. Lorsqu’il y a une plantation massive de frênes comme dans Villeray, c’est la rue au complet qui y passe lorsque l’agrile arrive», martèle-t-il.

Le conseiller croit d’ailleurs qu’il y a beaucoup plus d’arbres affectés que ce que prétend la Ville et considère que la situation est loin d’être «sous contrôle».

«Ce qui est sûr c’est que l’agrile est rendu partout sur notre territoire, et que si on n’injecte pas l’ensemble de nos frênes, ils vont être infectés», craint-il.

Le conseiller municipal affirme que l’administration Coderre devrait «planter trois arbres pour un arbre abattu» si elle désire augmenter de 20 à 25 % la végétation de la ville d’ici 2025, comme le prévoit le Plan d’action canopée.

«Quand un nouveau frêne est positif, tous les arbres dépérissants ou trop petits dans un rayon de 300m seront coupés de manière préventive. Si on n’avait pas l’agrile, ils ne l’auraient pas été, mais ça donne un nombre beaucoup plus grand d’arbres coupés», explique-t-il.

Avec Métro/Zacharie Goudreault

 

 

 

 

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