Chaque matin, tu fais semblant de t’absorber dans la lecture d’un bête roman. Derrière les persiennes de tes faux cils, tu es en réalité à l’affût des ravages que ton altière beauté sème sur son passage. Entre tous les restes épars des pauvres êtres pulvérisés par l’attentat anatomique que perpétue ta présence parmi nous, n’as-tu pas remarqué à tes pieds manucurés, et même pédicurés, ce lambeau de chair qui palpite et s’agite dans ses derniers soubresauts : mon cœur.