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Réfugiés: les États-Unis envisagent de s’inspirer du Canada sur le parrainage

Photo: Josie Desmarais/Métro

WASHINGTON — Les États-Unis semblent vouloir s’inspirer du Canada pour mettre en place un système de parrainage privé des réfugiés — l’un des derniers pays à prendre exemple sur le programme canadien qui s’est fait connaître lors de la crise migratoire en Syrie.

Un groupe qui travaille avec le gouvernement pour réinstaller les réfugiés a dit qu’un projet pilote était dans les plans. Un secrétaire d’État adjoint y aurait fait référence lors d’un forum public. Le ministre de l’Immigration du Canada dit avoir entendu parler du projet pilote. Et un membre d’un groupe libertarien dit avoir conseillé les élus américains sur le sujet.

David Bier, du Cato Institute — un groupe de réflexion libertarien —, affirme avoir utilisé l’expérience du Canada pour expliquer aux représentants du gouvernement que le secteur privé pouvait jouer un plus grand rôle dans l’établissement des réfugiés.

Selon M. Bier, les élus avaient accueilli ses conseils avec réticence l’année dernière, mais la Maison-Blanche s’est montrée intéressée et le département d’État s’est impliqué dans le dossier.

Pendant ce temps, le programme canadien a commencé à susciter l’attention du monde entier.

David Bier a indiqué en entrevue que le succès du système de parrainage au Canada avait grandement contribué à son argumentaire.

«Je n’ai aucun doute que cela va arriver (aux États-Unis). C’est quelque chose qui fait partie des plans et qui est élaboré par les acteurs les plus importants du système américain de réfugiés», a-t-il confié.

Le programme du Canada permet à des individus de parrainer un réfugié au coût de 12 600$ — ce qui comprend un soutien au revenu et de l’aide pour des frais initiaux tels que l’épicerie et le loyer. Près de la moitié des réfugiés syriens arrivés au Canada depuis l’année dernière font l’objet d’un parrainage privé ou semi-privé.

Au moins 13 pays ont démontré leur intérêt envers le programme auprès du ministre de l’Immigration, John McCallum. L’Australie et la Nouvelle-Zélande ont adopté de tels programmes inspirés du Canada et le Royaume-Uni travaille sur un projet actuellement, selon le ministre.

M. McCallum se dit ravi d’offrir des conseils techniques. “Nous sommes indéniablement des pionniers. Je crois que c’est un modèle qui aurait une certaine valeur partout dans le monde, puisque nous faisons face à une immense crise migratoire à l’échelle mondiale», a-t-il soutenu.

«Ce que je comprends, c’est que (les États-Unis) vont de l’avant avec un projet pilote dans ce domaine”, a-t-il ajouté.

La Maison-Blanche n’a pas confirmé — ni infirmé — l’information.

L’accueil des réfugiés est un enjeu épineux alors que les États-Unis sont en pleine campagne électorale.

Les républicains veulent diminuer l’afflux de migrants parce que selon leur candidat, Donald Trump, les Syriens représentent une menace. De leur côté, les démocrates martèlent que les États-Unis ne sont pas dans la même situation qu’en Europe et que ces réfugiés peuvent être proprement sélectionnés. Le parti croit que le pays devrait en faire beaucoup plus tandis que seulement 10 000 réfugiés ont été acceptés jusqu’ici.

Dans leur histoire, les États-Unis ont beaucoup utilisé le système de parrainage privé et ils pourraient même en quelque sorte avoir devancé le Canada. Pendant la guerre froide, le président Ronald Reagan avait permis à des parrains privés d’accueillir quelque 16 000 Cubains et Soviétiques.

Le programme canadien est né peu après, en 1976, sans tambour ni trompette. Le programme a été enchâssé dans une disposition de la Loi sur l’immigration.

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