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Badawi serait de nouveau menacé de flagellation

Sidhartha Banerjee, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — La Fondation Raïf Badawi pour la liberté sonne l’alarme, affirmant que le blogueur saoudien, dont la femme et les enfants sont réfugiés au Québec, subira sous peu de nouveaux coups de fouet, cette fois à l’intérieur de la prison où il est détenu en Arabie saoudite.

L’organisme se fie à la même source qui avait prévenu que les 50 premiers coups de fouet auraient lieu le 9 janvier 2015, en public, devant la mosquée de Djeddah. La flagellation a eu lieu ce jour-là, mais les autres séances ont été annulées car l’état de santé de Raïf Badawi avait été jugé trop fragile.

La directrice générale de la fondation, Évelyne Abitbol, estime que la source devrait être fiable puisqu’elle l’a été la dernière fois. Selon elle, si elle n’est pas fiable et que la flagellation n’a pas lieu, ce sera parfait.

«Pendant plusieurs mois, bien sûr, les séances de flagellation étaient reportées pour des raisons de santé, et nous n’avions jamais eu d’information (selon laquelle) il aurait été flagellé à nouveau. Et cette fois-ci, nous avons eu cette information-là. Est-ce qu’elle est valable ou pas? Nous ne savons pas.»

«Mais si jamais ça arrivait et qu’on n’en avait pas parlé, on s’en serait voulu», a-t-elle expliqué en entrevue.

La section québécoise d’Amnistie internationale dit essayer de son côté de vérifier de façon indépendante l’information au sujet de la flagellation.

La porte-parole de l’organisation, Anne Sainte-Marie, a indiqué qu’une équipe était sur le terrain en Arabie saoudite et effectuait des vérifications.

Raïf Badawi est emprisonné depuis juin 2012 pour ses écrits critiquant les dirigeants religieux de l’Arabie saoudite. Il a été condamné à 1000 coups de fouet et à une peine de dix ans d’emprisonnement.

La Fondation Raïf Badawi pour la liberté demande au gouvernement saoudien que cesse ce traitement qu’elle qualifie d’indigne et d’inhumain, et que sa citoyenneté saoudienne soit révoquée afin qu’il puisse retrouver sa femme, Ensaf Haidar, et leurs trois enfants qui vivent à Sherbrooke, au Québec.

Le 5 octobre, à Ottawa, Mme Haidar a demandé au premier ministre Justin Trudeau d’intervenir personnellement auprès des autorités saoudiennes pour que son mari soit libéré. Cependant, l’Arabie saoudite ne reconnaît pas le gouvernement du Canada comme un interlocuteur dans ce dossier puisque M. Badawi n’est pas citoyen canadien.

Pour cette raison, «ce n’est pas un cas consulaire, c’est un cas humanitaire», a assuré mardi le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, qui soutient prendre le dossier «très au sérieux».

«Nous essayons d’avoir l’information la plus exacte possible parce qu’évidemment, si elle s’avérait vraie, elle serait honteuse, a estimé M. Dion. On ne traite pas un être humain de cette façon.»

L’offre du Canada de l’accueillir au pays tient toujours, a-t-il réitéré.

«Le gouvernement du Canada insiste pour que le gouvernement de l’Arabie saoudite et le roi fassent preuve de clémence et permettent à M. Badawi de rejoindre sa famille ici au Canada.»

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