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Trump, néfaste pour l’environnement? Oui et non

A yard in Gascoyne, ND., which has hundreds of kilometres of pipes stacked inside it that are supposed to go into the Keystone XL pipeline, is shown on Wednesday April 22, 2015. Reviving the Keystone XL pipeline project from Canada has become an official policy of the Republican party in the 2016 election, with its inclusion in the platform that's just been approved at the national convention. THE CANADIAN PRESS/Alex Panetta Photo: Alex Panetta/La Presse canadienne

La vision environnementale du 45e président des États-Unis n’augure rien de bon, selon les écologistes qui espèrent qu’une fois en poste, Donald Trump adoucira sa position.

Durant la campagne, le candidat républicain a réitéré qu’il ne croyait pas aux changements climatiques. Il a aussi déclaré qu’il rouvrirait les centrales au charbon fermées sous l’ère Obama, qu’il renverserait l’interdiction de passage du pipeline Keystone XL pour acheminer le pétrole des sables bitumineux canadiens vers le Texas et qu’il se retirerait de l’accord de Paris sur le climat.

Questionné notamment sur l’impact négatif que pourrait avoir M. Trump sur le front climatique, le premier ministre québécois Philippe Couillard a convenu que «ça ouvrait une période d’incertitude». Avant de conclure que même la Chine a montré des signes d’ouverture pour adopter un marché du carbone, M. Coullard a souligné qu’il «serait difficile pour les grands pays de faire abstraction de ce genre [d’initiatives] destinées à lutter contre les changements climatiques».

Pour Patrick Bonin, de Greenpeace Québec, l’élection de Donald Trump est un recul. Citant une étude de la firme Lux Research, il mentionne que les promesses électorales de Donald Trump occasionneraient, après deux mandats, une hausse des émissions de gaz à effet de serre (GES) aux États-Unis de l’ordre de 16%. Ceci dit, entre les stratégies électoralistes et la réalités démocratique des États-Unis, il y a une différence, a noté M. Bonin. «Là-bas, le président a un pouvoir relativement limité, sauf pour les relations internationales, et Trump ne voudra pas se marginaliser envers les autres dirigeants en repoussant l’accord de Paris», a-t-il fait valoir.

M. Bonin craint néanmoins que la course aux pipelines chez notre voisin du Sud contamine le gouvernement Trudeau. «Autoriser le pipeline Keystone va permettre d’augmenter la production canadienne de pétrole issu des sables bitumineux. Ce pipeline-là, c’est l’équivalent en GES de 6 millions d’autos de plus sur la route», a-t-il lancé.

Pierre-Olivier Pineau, le titulaire de la Chaire en gestion de l’énergie à HEC-Montréal, est plus nuancé. «Les GES sont un problème global, a-t-il dit. Si on limite la production canadienne en limitant les pipelines, on favorise les producteurs internationaux, tels que le Nigéria, Brésil, Venezuela. La liste est longue. Tout ce qu’on fait, c’est déplacer le problème ailleurs, c’est peut-être bon pour la conscience locale, mais ça ne change rien au problème.»

Concernant le retour en force du charbon promis par M. Trump, M. Pineau reste là aussi circonspect. «Il parle beaucoup de favoriser l’exploitation des gaz de schistes, ce qui va contribuer à maintenir le prix du gaz naturel très bas… en rendant ainsi le charbon non compétitif, a-t-il mentionné. Donc, ses politiques combinées ne vont pas mener à plus de charbon.»

M. Pineau se dit néanmoins soucieux de voir que les mesures du Clean Power Plan du président Barack Obama seront vraisemblablement écartées. «Par contre, plusieurs États, comme la Californie, New York et [ceux de] la Nouvelle-Angleterre ont des plans climatiques ambitieux. Donc, ce n’est pas la fin de l’action climatique aux États-Unis», conclut-il

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