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Les adolescents américains divisés et désaffectés

Beth Nakamura / The Associated Press Photo:
Gillian Flaccus, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

PORTLAND, Ore. — Dans les jours ayant suivi l’élection de Donald Trump, des milliers d’adolescents ont déferlé dans les rues de plusieurs grandes villes américaines en guise de contestation. D’autres se sont plutôt rassemblés pour l’appuyer. Il s’agissait d’une rare démonstration d’engagement politique pour ces futurs électeurs qui pourraient changer l’issue du vote en 2020 et même bien avant, en 2018, lors des élections de mi-mandat.

Un sondage mené auprès d’adolescents âgés de 13 à 17 ans par l’Associated Press et le NORC Center for Public Affairs Research démontre que ces jeunes semblent presque aussi désaffectés et pessimistes que leurs parents. La grande différence? Ils ne semblent pas vouloir jeter l’éponge aussi rapidement pour l’avenir.

Huit jeunes sur dix croient que les Américains sont divisés quant aux valeurs qui définissent leur pays. De plus, six jeunes interrogées sur dix estiment que les États-Unis se dirigent dans la mauvaise direction.

Nyles Adams, un New-Yorkais de 14 ans, était encore à la garderie lorsque Barack Obama est devenu le premier président noir des États-Unis. Ce petit-fils d’immigrants trinidadiens se souvient avoir regardé la cérémonie d’investiture à la télévision et il avait parlé à sa mère de la signification particulière de cet événement quant à la possibilité de réaliser le «rêve américain».

Maintenant, avec Donald Trump à la Maison-Blanche, il sent que les beaux jours appartiennent au passé et croit que le pays sera en moins bonne posture dans 40 ans.

Mais comme 57 pour cent de ses pairs, il demeure optimiste quant à la réalisation du «rêve américain».

«Parfois, ça nous déprime un peu, mais j’essaie de ne pas trop me concentrer là-dessus parce que je me vois comme quelqu’un qui, malgré toutes les chances qui sont contre moi, vais m’imposer», a-t-il expliqué.

Ce jeune optimisme est très répandu. Bien que les chiffres varient selon l’appartenance ethnique, 56 pour cent de tous les adolescents sondés croient que les meilleurs jours des États-Unis sont à venir. Dans un autre coup de sonde mené en juin 2016 auprès d’adultes, 52 pour cent disaient que leurs meilleurs jours étaient derrière eux.

Mais comme leurs parents, les adolescents présentent des divisions importantes.

Seulement un quart des adolescents disent avoir beaucoup en commun avec leurs pairs qui ont des opinions politiques différentes. Les trois quarts des jeunes répondants ont déjà une préférence politique — 29 pour cent se décrivent comme démocrates, 23 pour cent disent être républicains et 24 pour cent adhèrent à un autre parti ou s’identifient comme indépendants.

Moins du tiers ont une bonne opinion de Donald Trump, mais ils ne sont pas vraiment plus nombreux à se montrer favorables à son ex-rivale, Hillary Clinton.

Elijah Arredondo, un immigrant de deuxième génération du Mexique établi en Californie, désapprouvait les deux principaux candidats, mais il s’inquiète maintenant de son sort sous la gouverne de Donald Trump.

Sa mère s’est inscrite pour obtenir une assurance maladie en vertu de la Loi sur la protection des patients et les soins abordables («Obamacare»), que l’administration Trump a promis d’abroger et de remplacer.

«Je crois que tout le monde peut atteindre le rêve américain, mais pour certaines personnes, c’est beaucoup plus difficile d’y arriver, alors ce genre de chose (Obamacare) aide les gens», a-t-il souligné.

Caroline Millsaps, une jeune fille originaire de la Caroline du Nord qui se décrit comme une démocrate progressiste, a défini les changements climatiques et les droits des femmes comme ses préoccupations principales.

L’année dernière, elle a pris du temps pendant ses compétitions de danse pour assister à deux rassemblements de Bernie Sanders avec sa mère.

«Je regarde toujours Fox News pour avoir une perspective différente, j’ai quelques amis qui appuient Trump et je leur demande: « Quelle est votre opinion là-dessus? » J’essaie de voir les deux côtés d’une situation et je choisis le côté qui correspond à mes opinions», a-t-elle expliqué.

Caroline dit parler de politique quotidiennement avec ses parents, qui influencent ses opinions.

Près de 40 pour cent des adolescents disent discuter de politique au moins une fois par semaine avec leur famille, ce qui semble les influencer. Une majorité de répondants disent être d’accord avec les idées politiques de leurs parents la plupart du temps. Seulement trois pour cent des répondants disent être en désaccord avec eux la plupart du temps.

Le sondage AP-NORC a été mené en ligne auprès de 730 adolescents âgés de 13 à 17 ans, du 7 au 31 décembre 2016. Comme il s’agit d’un sondage sur internet, la marge d’erreur ne s’applique pas.

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