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L’ancien président haïtien René Préval est mort

NEW YORK - SEPTEMBER 24: Rene Garcia Preval, President of the Republic of Haiti, addresses the 65th session of the General Assembly at the United Nations on September 24, 2010 in New York City. Leaders and diplomats from around the world are in New York City for the United Nations yearly General Assembly. (Photo by Michael Nagle/Getty Images) Photo: Getty Images

PORT-AU-PRINCE, Haïti — René Préval, le premier président haïtien à être élu démocratiquement pour deux mandats complets, est décédé. Il avait 74 ans.

Le président actuel, Jovenel Moïse, a confirmé la mort de son prédécesseur sur Twitter, vendredi.

M. Moïse dit avoir appris «avec tristesse» le décès de l’ancien président, ajoutant qu’il se «prosternait devant la dépouille de ce digne fils d’Haïti».

La cause du décès n’a pas été précisée. M. Préval avait reçu des traitements à Cuba pour un cancer de la prostate en 2001.

René Préval avait été élu par une victoire écrasante en 1995 alors qu’il avait été choisi pour succéder à Jean-Bertrand Aristide. Il avait redonné le pouvoir à M. Aristide cinq ans plus tard après un mandat marqué par des luttes intestines.

Son second mandat, qui a commencé en 2006, a été assombri par le désastreux tremblement de terre de janvier 2010, qui a tué plus de 310 000 personnes en plus de forcer le déplacement d’un million d’habitants. Plusieurs Haïtiens l’ont accusé d’avoir mal géré la crise.

René Préval est né le 17 janvier 1943 dans la ville de Marmelade, une région rurale du nord du pays. Son père, Claude, était un agronome qui avait servi sous le président Paul Magloire et avait fui lors des premières années de la dictature de François «Papa Doc» Duvalier.

René Préval a obtenu son diplôme en agronomie à la Faculté universitaire des sciences agronomiques de Gembloux, en Belgique, et avait plus tard étudié les sciences géothermales à l’Université de Pise, en Italie. En 1970, il a déménagé à New York, où il a travaillé comme serveur et comme messager. Cinq ans plus tard, il est retourné en Haïti pour travailler à l’Institut national des ressources minérales, selon sa biographie officielle.

En 1988, deux ans après le soulèvement populaire qui a mené au départ du fils de «Papa Doc», Jean-Claude «Baby Doc» Duvalier, René Préval a ouvert une pâtisserie dans la capitale de Port-au-Prince. Il fournissait du pain à un orphelinat géré par Jean-Bertrand Aristide, un prêtre catholique qui dirigeait un mouvement pour renverser le plus jeune Duvalier et qui est devenu le premier président démocratiquement élu en Haïti.

M. Préval est devenu une figure montante du mouvement politique de M. Aristide, qui était très populaire chez les pauvres, mais qui était craint et détesté par l’élite qui a longtemps dominé le pays.

Jean-Bertrand Aristide, qui n’est plus prêtre, a été élu président en 1990 et il a nommé M. Préval comme premier ministre. Un coup d’État militaire a renversé le président sept mois plus tard et les deux dirigeants ont dû s’exiler.

Une intervention militaire des États-Unis a reporté au pouvoir M. Aristide en 1994, qui a pu terminer son mandat. Son successeur, René Préval, a remporté 88 % du vote en 1995, même si seulement le quart des électeurs avaient voté.

À la fin de son premier mandat, en 2001, M. Préval est devenu le premier président élu à quitter le pouvoir en ayant effectué tout son mandat.

Après s’être retiré de la politique, René Préval s’est représenté en 2006, et a été élu de justesse au premier tour.

Son deuxième mandat a été marqué par une hausse importante des enlèvements, des luttes entre les organisations criminelles et des émeutes. Malgré cela, il y avait une certaine stabilité politique avant le tremblement de terre de 2010. Le séisme a détruit une bonne partie de la capitale, dont le Palais national et plusieurs autres édifices gouvernementaux.

Son successeur, Jude Célestin, a perdu au premier tour de l’élection en 2010, qui a mené au couronnement du chanteur Michel Martelly, un ancien opposant de M. Aristide.

René Préval a passé ses dernières années en retrait dans les montagnes de Port-au-Prince et dans la région de Miami, où plusieurs ressortissants haïtiens habitent.

Il laisse dans le deuil sa troisième femme, Élisabeth «Babette» Delatour et ses deux filles.

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