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Haïti pourrait être dévasté par Irma

The Associated Press Photo:
Terry Pedwell, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Une Canadienne qui effectue du travail humanitaire en Haïti se dit inquiète à l’approche de l’ouragan Irma qui risque, croit-elle, de frapper durement ce pays en difficulté qui peine à se relever du passage de l’ouragan Matthew il y a moins d’un an.

Laura Sewell, originaire d’Ottawa, est directrice adjointe nationale pour l’organisme CARE en Haïti. Elle affirme que le pays est le moins adapté de la région pour faire face aux conséquences d’un puissant ouragan de catégorie 5.

«Le niveau de pauvreté n’est même pas comparable, renchérit-elle. Les industries du tourisme et des exportations agricoles sont moins bien développées en Haïti, ce qui garde le pays dans une sorte de vulnérabilité chronique.»

Mme Sewell a été jointe mercredi depuis Port-au-Prince, où les organismes humanitaires se préparent au pire. Irma a déjà causé d’importantes inondations et détruit des bâtiments dans plusieurs îles des Caraïbes.

Selon les données du Centre national américain des ouragans, la vitesse des vents générés atteint les 295 kilomètres/heure.

Le gouvernement haïtien a diffusé un avis à l’endroit des résidents de la côte nord de l’île, tard mercredi, pour les prévenir de s’abriter.

Le Programme alimentaire mondial confirme avoir envoyé sur place un convoi de nourriture de secours en cas de besoin. Irma devrait passer au nord d’Haïti ou tout près jeudi soir et vendredi matin.

CARE soutient avoir dépêché des équipes de travailleurs humanitaires dans au moins sept des dix provinces haïtiennes, en plus d’avoir entreposé du matériel d’urgence, dont des pastilles de purification de l’eau et des bâches qui pourraient servir d’abris d’urgence.

Oxfam Canada a aussi envoyé des équipes dans le nord d’Haïti, de même qu’en République dominicaine et à Cuba, pour évaluer rapidement les besoins humanitaires une fois que l’ouragan aura traversé la région.

Air Transat a indiqué avoir envoyé dix avions en République dominicaine, le pays voisin d’Haïti sur l’île d’Hispaniola, pour rapatrier les voyageurs en prévision du passage d’Irma.

Une grande partie des villes et villages du sud d’Haïti ont été endommagés ou détruits par l’ouragan Matthew qui a frappé l’île en octobre 2016. Plus de 500 personnes ont perdu la vie.

Haïti est l’un des pays les plus pauvres de l’Amérique, ce qui le rend encore plus vulnérable aux catastrophes naturelles que ses voisins mieux outillés pour faire face à un tel événement.

Le gouvernement manque notamment d’infrastructures de transport, ce qui rend l’évacuation de la population très difficile. D’autres États de la région ont construit des abris de ciment où les gens peuvent se réfugier en attendant le passage de catastrophes naturelles.

«Ici, nous n’avons pas ce genre de choses, témoigne Laura Sewell. Les gens sont évacués dans de petites écoles avec de minces toitures ou encore dans tout genre d’immeubles qui a l’air solide.»

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