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Une cause externe pourrait avoir tué Hammarskjöld

Photo: AFP
Edith M. Lederer - The Associated Press

NEW YORK — Une «cause externe» pourrait avoir causé l’accident d’avion qui a coûté la vie à l’ancien secrétaire général des Nations unies Dag Hammarskjöld en 1961, conclut un ancien juge qui s’est penché sur de nouvelles informations dans cette affaire.

L’ancien juge en chef de la Tanzanie Mohamed Chande Othman écrit dans un rapport dévoilé cette semaine qu’une attaque directe ou une distraction momentanée des pilotes pendant leur descente pourraient avoir provoqué l’écrasement du DC-6 nolisé.

Après l’écrasement, plusieurs témoins ont rapporté avoir vu plus d’un avion dans le ciel. Ils ont aussi dit que l’autre avion était possiblement un avion de chasse, que le DC-6 était en feu avant de s’écraser, et qu’un autre avion pourrait avoir tiré sur le DC-6 ou autrement interféré avec le vol, ajoute le juge Othman.

Il n’exclut pas non plus que l’accident ait été causé par une erreur de pilotage.

Le juge Othman dit tenter d’obtenir de l’Afrique du Sud des documents relatifs à l’«opération Céleste», qui soulèveraient la possibilité qu’une bombe ait été placée à bord du DC-6 pour «éliminer» M. Hammarskjöld.

Malgré toutes les nouvelles informations obtenues, dit-il, de nouvelles enquêtes sont nécessaires pour faire la lumière sur cette affaire une fois pour toutes.

Largement considéré comme le secrétaire général le plus efficace de l’histoire des Nations unies, M. Hammarskjöld, un diplomate suédois, a perdu la vie lorsque son avion s’est écrasé près de l’aéroport Ndola, dans ce qui est aujourd’hui la Zambie, mais qui était à l’époque le protectorat britannique de la Rhodésie du Nord. Il participait à ce moment à une mission de paix au Congo, qui vivait des turbulences peu après avoir proclamé son indépendance.

Le juge Othman répète, comme l’avait conclu une commission d’enquête indépendante formée en 2015, que M. Hammarskjöld n’a pas survécu à l’écrasement et qu’il n’a pas été assassiné après l’accident. Il souligne que tous les passagers ont succombé à leurs blessures sur le coup ou peu de temps après l’écrasement.

On murmure depuis longtemps que l’avion de M. Hammarskjöld a été abattu. L’actuel secrétaire de l’ONU, António Guterres, a demandé en février au juge Othman de se pencher sur les nouvelles informations obtenues dans ce dossier. Le magistrat a demandé des informations supplémentaires aux pays, dont le Canada, susceptibles d’être en possession d’éléments pertinents. Le Canada et quatre autres pays ont fourni des réponses.

M. Gutteres a annoncé mercredi avoir transmis le rapport du juge Othman à l’Assemblée générale de l’ONU. Il recommande aux 193 pays membres d’endosser les recommandations du magistrat, notamment en ce qui concerne la nomination d’un spécialiste du renseignement pour éplucher des archives à la recherche de nouvelles informations.

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