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Puigdemont se rend à la police belge

L'ancien président catalan Carles Puigdemont, en octobre 2017 Photo: AFP
Raf Casert et Joseph Wilson - The Associated Press

BRUXELLES — Un juge belge devra décider si le président catalan destitué Carles Puigdemont et quatre ex-ministres du gouvernement régional catalan devront être extradés vers l’Espagne où ils font face à de sérieuses accusations passibles d’une peine de 30 ans d’emprisonnement.

Les cinq hommes se sont rendus à la police fédérale belge aux alentours de 9h dimanche, a indiqué le porte-parole du parquet de Bruxelles Gilles Dejemeppe.

Pendant ce temps, le parti de Carles Puigdemont l’a reconduit dans son rôle de chef en vue des élections régionales, déclenchées par le gouvernement espagnol, qui doivent se tenir le 21 décembre.

Ainsi, M. Puigdemont pourrait faire campagne depuis Bruxelles, tout en contestant sa demande d’extradition.

Les cinq politiciens catalans s’étaient réfugiés à Bruxelles après avoir été destitués par les autorités espagnoles le 28 octobre. Ils ont été placés en détention dimanche après l’émission de mandats d’arrêt européens délivrés à leur endroit puisqu’ils ne s’étaient pas présentés à une audience en cour à Madrid la semaine dernière.

Ils font l’objet d’accusations de rébellion, sédition, malversation, abus de fonction et désobéissance en Espagne dans la foulée de la déclaration d’indépendance proclamée par le parlement catalan.

Les autorités judiciaires belges sont confrontées à une décision fort difficile à prendre, notamment pour ses implications diplomatiques et politiques.

M. Puigdemont et ses collègues ont été libérés conditionnellement par les autorités belges. Ils ne doivent pas quitter la Belgique sans le consentement des autorités.

Selon le communiqué du parquet belge, les cinq devront indiquer aux autorités le lieu de leur résidence. Ils doivent «se présenter personnellement à tous les actes de procédure ou à toutes les convocations des autorités judiciaires et policières».

M. Dejemeppe a expliqué que le processus d’extradition pourrait prendre plus de 60 jours, soit bien au-delà du 21 décembre, jour des élections en Catalogne.

Le porte-parole du gouvernement espagnol Inigo Mendez de Vigo a indiqué que toute personne peut se présenter à une élection sauf s’il ou elle a été reconnu coupable d’un crime.

Neuf autres anciens membres du cabinet catalan ont été interrogés par une juge à Madrid jeudi. Huit d’entre eux ont été incarcérés sur-le-champ en attendant la suite de l’enquête, alors que le neuvième a été relâché sous caution.

Un sondage publié par le journal barcelonais «La Vanguardia», dimanche, laisse entrevoir une lutte serrée entre les partis en faveur et contre la sécession de la Catalogne.

Les partis qui sont pour la formation d’un nouveau pays récolteraient entre 66 et 69 sièges, soit moins que les 72 remportés il y a deux ans. Il faut 68 sièges pour remporter la majorité au parlement catalan.

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