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Les grands enjeux de la visite de Trump en Asie

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Donald Trump Photo: Evan Vucci/AP

TOKYO — Le président américain Donald Trump entreprend dimanche au Japon une tournée de 12 jours en Asie pendant laquelle les questions de sécurité et de commerce retiendront énormément d’attention.

Les programmes de missiles et nucléaire de la Corée du Nord risquent de dominer la première portion du voyage, avec des arrêts à Tokyo, Séoul et Pékin.

Les questions commerciales prendront plus de place quand M. Trump participera aux sommets de Coopération économique pour l’Asie-Pacifique, au Vietnam, et de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est, aux Philippines.

Voici les principaux enjeux auxquels il sera confronté, d’après les correspondants de l’Associated Press:

La Corée du Nord
Plus M. Trump paraîtra belliqueux, plus la Corée du Nord sera heureuse.

Pyongyang maintient que les propos et gazouillis menaçants du président Trump exposent finalement au grand jour la haine qu’entretiennent depuis des années les États-Unis envers la Corée du Nord. L’attitude de M. Trump prouverait aussi que la décision du régime staliniste de développer des armes nucléaires «à des fins défensives» était juste et sage.

La presse nord-coréenne martèle cette position sans relâche depuis une semaine.

«L’identité du harceleur de la paix est devenue évidente, a écrit mercredi le quotidien du parti au pouvoir. Les États-Unis font peser une menace constante de guerre nucléaire sur la péninsule coréenne, et la paix et la sécurité sont constamment menacées.»

L’éditorial ajoute que sans son arsenal nucléaire, la «souveraineté et la dignité nationales (de la Corée du Nord) auraient été violées sans pitié» par les États-Unis.

La Corée du Nord se réjouirait aussi de tout accrochage éventuel entre M. Trump et les pays qu’il visitera concernant les questions militaires ou commerciales.

Un responsable américain a dit que Washington et Pékin collaborent «plus étroitement que jamais» pour régler le dossier nord-coréen, mais que les États-Unis s’attendent à encore plus de la part des Chinois.

Le commerce
M. Trump a souvent dit que l’Asie, et surtout la Chine et le Japon, est à l’origine des problèmes économiques des États-Unis. Le déficit commercial qui persiste avec la plupart des pays asiatiques et les menaces fréquentes du président d’imposer des sanctions commerciales font du commerce une question très épineuse.

«Nos déficits commerciaux avec la Chine sont astronomiques, a dit M. Trump mercredi. Ils sont tellement énormes que c’est gênant de donner le chiffre. Et je ne veux pas gêner quiconque quatre jours avant d’atterrir en Chine, mais c’est horrible.»

M. Trump a déjà menacé d’imposer des tarifs douaniers de 45 pour cent sur les importations chinoises. Mais depuis qu’il a pris le pouvoir, il a modéré son discours pour obtenir la collaboration de Pékin face à la Corée du Nord. Son administration demande aux dirigeants chinois d’accorder aux firmes américaines un plus grand accès à l’économie du pays et des discussions ont eu lieu afin d’amoindrir le déficit commercial entre les deux.

M. Trump a claqué la porte du Partenariat transpacifique. Les 11 autres membres, dont le Canada, essaient d’aller de l’avant sans les États-Unis. Une entente pourrait être conclue à temps pour le sommet de Coopération économique pour l’Asie-Pacifique, au Vietnam.

Mer de Chine méridionale
La mer de Chine méridionale compte parmi les voies de navigation les plus achalandées de la planète. M. Trump aura l’occasion de témoigner du leadership américain et de son engagement envers la région — ou de faire l’inverse.

La Chine, le plus puissant et le plus agressif des six pays qui ont des revendications territoriales dans la région, a semé l’émoi en y créant sept îles artificielles, dont trois sont équipées de pistes militaires. Un système de défense antimissile aurait aussi été déployé sur les îles Spratly, qui sont chaudement disputées.

Si la Chine nie toute ambition hégémonique, sa souveraineté est indiscutable sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale et elle se dit prête à se battre pour le moindre centimètre carré de terrain. Elle a fait fi, l’an dernier, d’une décision de l’ONU qui invalidait toutes ses revendications, en dépit des plaidoyers des États-Unis et d’autres de respecter le droit.

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