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Le califat s’effondre avec les défaites de Daech

BEYROUTH — Le repli des forces de Daech (le groupe armé État islamique) de la dernière ville qu’elles contrôlaient toujours en Irak et en Syrie représente le point culminant d’une série de défaites qui, au cours des derniers mois, a essentiellement effacé leur califat autoproclamé de la carte.

Le groupe contrôle toujours quelques petits villages et des poches de territoire isolées, mais la ville frontalière de Boukamal, qui a été reprise jeudi par les forces irakiennes et syriennes, constituait le dernier bastion des extrémistes.

La branche médiatique de Daech demeure active, ce qui lui permet de poursuivre son recrutement de militants et de continuer à inspirer des attaques à travers le monde. Les djihadistes devraient aussi continuer à frapper en Irak et en Syrie. Mais le califat qu’ils ont proclamé en 2014, et qui englobait huit millions de personnes, n’existe plus.

Voici un aperçu des principales défaites du groupe depuis un an.

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QAIM

Les forces irakiennes ont repris le contrôle de Qaim, à la frontière ouest de la province d’Anbar, en face de Boukamal, le 3 novembre. L’armée irakienne a aussi capturé un poste frontalier voisin, coupant les vivres aux djihadistes.

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DEIR EL-ZOUR

Le gouvernement syrien a pris le contrôle total de la ville orientale de Deir el-Zour, le coeur de la principale région productrice de pétrole du pays, plus tôt ce mois-ci.

Daech s’était emparé de la majorité de la ville en 2014 et assiégeait les enclaves gouvernementales depuis près de trois ans, et des dizaines de milliers de personnes dépendaient de l’aide parachutée par le gouvernement et l’ONU.

Aidées par l’aviation russe et des milices appuyées par l’Iran, les forces syriennes ont défoncé le siège des militants en septembre — une victoire que le gouvernement a alors qualifiée de moment décisif du conflit.

Les militants de Daech sévissent toujours autour de la ville. Les Forces syriennes démocratiques, un groupe kurde épaulé par les États-Unis, se sont emparées du champ pétrolifère voisin d’Al-Omar, le plus vaste du pays.

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RAQQA

L’ancienne capitale du califat est tombée aux mains des Forces démocratiques syriennes le 17 octobre, au terme de quatre mois de combats féroces. La ville accueillait auparavant les principaux leaders de Daech, ainsi que ceux qui ont orchestré les attentats de Paris et Bruxelles. Des décapitations et d’autres massacres ont été commis sur la place publique de la ville, et des otages occidentaux y ont été exécutés. Les images ont alimenté les vidéos de propagande de l’organisation.

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HAWIJA

Les forces irakiennes et kurdes ont chassé Daech de Hawija, dans le nord du pays, le 10 octobre après près de trois semaines de combats. Des centaines de djihadistes et leurs familles se sont rendus. Cela aura été la dernière grande opération commune des forces fédérales irakiennes et des peshmergas kurdes. Peu de temps après la fin des combats, les deux alliés se sont affrontés à Kirkouk, une riche ville pétrolière, et ailleurs, ce qui démontre que les vieilles rivalités refont rapidement surface en l’absence d’une menace commune.

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MOSSOUL

Les forces irakiennes et kurdes ont proclamé victoire à Mossoul le 10 juillet, au terme d’une campagne sanglante de neuf mois pour reprendre la deuxième ville du pays. Mossoul était la plus grande ville contrôlée par les djihadistes, qui avaient installé des ateliers de fabrication de bombes dans des quartiers peuplés pour décourager les frappes aériennes de la coalition.

La bataille de Mossoul a vraisemblablement coûté la vie à des milliers de civils et de combattants irakiens, quand Daech a défendu chaque centimètre carré avec des voitures piégées et des tireurs embusqués. Les militants ont utilisé un vaste réseau de tunnels pour frapper, en plus d’utiliser les résidants comme boucliers humains.

Des quartiers entiers ont été anéantis par les affrontements. Des centaines de milliers de personnes n’ont pas encore pu rentrer chez elles.

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QU’EST-CE QUI RESTE?

Daech contrôle quelques villages le long de la frontière entre l’Irak et la Syrie, en plus de poches éparses dans le désert peu peuplé du centre de la Syrie. Il est aussi implanté en banlieue de Damas, la capitale syrienne. Le groupe peut aussi probablement compter sur des cellules secrètes dans les deux pays. Il a aussi des filiales en Égypte, en Libye, en Afghanistan, aux Philippines et en Afrique.

Sa propagande en ligne semble toujours capable d’inspirer des «loups solitaires» à travers le monde. Sayfullo Saipov, l’homme qui a tué huit personnes sur une piste cyclable de Manhattan plus tôt ce mois-ci, a juré allégeance à Daech.

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