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Importation de trophées d’éléphants: Trump revient sur sa décision

In this file photo taken Tuesday, March 9, 2010, elephants use their trunks to smell for possible danger in the Tsavo East national park, Kenya. The Trump administration is lifting a federal ban on the importation of body parts from African elephants shot for sport. (AP Photo/Karel Prinsloo, File) Photo: The Associated Press
Donna Cassata, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

WASHINGTON — Le président Donald Trump a déclaré vendredi qu’il retardait sa nouvelle politique permettant d’importer des trophées d’éléphants africains abattus pour le sport, et ce, jusqu’à ce qu’il puisse examiner «tous les faits concernant la conservation».

Le Fish and Wildlife Service des États-Unis avait déclaré jeudi qu’il autoriserait une telle importation, arguant que le fait d’encourager les riches chasseurs de gros gibier à tuer les espèces menacées aiderait à lever des fonds pour les programmes de conservation.

Les défenseurs des droits des animaux et les groupes environnementaux avaient vivement critiqué la décision. Le représentant républicain de la Californie Ed Royce, président du Comité des affaires étrangères du Sénat des États-Unis, a exhorté l’administration à renverser cette politique, qui représentait selon lui, «le mauvais geste au mauvais moment».

Donald Trump a annoncé sur Twitter vendredi que cette politique avait été «à l’étude pendant des années». Il a ajouté qu’il mettait cette décision en suspens et l’examinerait avec le secrétaire à l’Intérieur, Ryan Zinke.

Ryan Zinke a publié vendredi une déclaration indiquant qu’il avait discuté avec le président Trump et que les deux croyaient que «la conservation et les troupeaux d’éléphants en bonne santé étaient essentiels. En conséquence, d’une manière conforme aux lois, règles et règlements applicables, la délivrance de permis était gelée jusqu’à ce qu’une décision soit prise».

Le représentant Ed Royce avait remis en question la décision de Donald Trump non seulement en raison de préoccupations concernant la faune africaine, mais aussi en raison d’inquiétudes concernant la sécurité des États-Unis, citant la crise politique au Zimbabwe, alors que le président Robert Mugabe, le plus vieux chef d’État du monde, a été placé en résidence surveillée cette semaine par l’armée.

«L’administration devrait annuler cette décision jusqu’à ce que le Zimbabwe se stabilise», a déclaré le président du comité dans un communiqué. «Les éléphants et autres gros gibiers en Afrique servent à financer des organisations terroristes, et ils sont tués à un rythme alarmant. Arrêter le braconnage, ce n’est pas seulement aider la conservation des animaux les plus majestueux du monde, c’est aussi une question de sécurité nationale.»

Le Fish and Wildlife Service avait indiqué dans un communiqué, publié jeudi, que l’importation des trophées d’éléphants du Zimbabwe et de la Zambie permettrait de récolter des fonds pour des programmes de conservation. Un point de vue et une décision qui contrastent avec les efforts de l’administration Obama pour lutter contre l’importation de défenses et de peaux d’éléphants. L’ancienne administration avait interdit l’importation de membres d’éléphants en 2014. La nouvelle politique de Donald Trump devait s’appliquer aux restes d’éléphants d’Afrique tués entre janvier 2016 et décembre 2018.

«La chasse sportive légale et bien réglementée dans le cadre d’un programme de gestion rationnelle peut bénéficier à certaines espèces en incitant les communautés locales à conserver ces espèces et en réinjectant des revenus indispensables dans la conservation», avait déclaré l’agence dans un communiqué.

Le représentant républicain de la Californie Ed Royce a indiqué que soigneusement réglementée, la chasse de conservation pourrait aider la population d’éléphants, toutefois, cette décision était un «mauvais geste au mauvais moment».

Ed Royce a décrit la situation périlleuse au Zimbabwe, où l’ambassade des États-Unis a conseillé aux Américains de limiter leurs déplacements.

«En ce moment de turbulence, je n’ai aucune certitude que le régime – qui depuis des années a encouragé la corruption au plus haut niveau – gère et réglemente correctement les programmes de conservation», a déclaré Ed Royce.

Le plus grand mammifère terrestre du monde, l’éléphant d’Afrique, est menacé d’extinction.

Le commerce illicite d’ivoire et le braconnage ont entraîné une chute dramatique du nombre d’éléphants, l’habitat naturel disponible pour ces animaux a également diminué de plus de la moitié. En conséquence, le nombre d’éléphants d’Afrique est passé d’environ 5 millions il y a un siècle à environ 400 000 aujourd’hui. Et ce nombre continue de baisser chaque année.

Deux autres législateurs, les représentants Vern Buchanan, un républicain de la Floride et Earl Blumenauer, un démocrate de l’Orégon, ont vivement critiqué la décision de l’administration.

«Nous ne devrions pas encourager la chasse et le massacre de ces magnifiques créatures», a déclaré Buchanan. »Nous ne pouvons pas obtenir une seconde chance une fois qu’une espèce a disparu.»

Un groupe qui défend les espèces en voie de disparition a appelé à plus d’action après que président ait annoncé sur Twitter, vendredi soir, qu’il revenait sur sa décision. «C’est génial que l’indignation publique ait forcé Donald Trump à reconsidérer cette décision méprisable, mais il faut plus qu’un tweet pour empêcher les chasseurs de trophées d’abattre des éléphants et des lions», a déclaré Tanya Sanerib, avocate au Center for Biological Diversity. «Nous avons besoin immédiatement d’une action de la part du gouvernement fédéral pour renverser ces politiques et protéger ces animaux extraordinaires.»

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