Le Soudan doit être protégé des États-Unis
MOSCOU — Le président du Soudan Omar el-Béchir a déclaré, lors d’une visite en Russie, jeudi, que son pays avait besoin d’être protégé des États-Unis et qu’il pourrait servir de relais entre Moscou et le continent africain.
M. el-Béchir, s’exprimant à son arrivée à une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine à Sotchi, a accusé les Américains d’envenimer le conflit au Soudan, ajoutant que son pays avait «besoin d’être protégé contre les gestes agressifs des États-Unis».
La région du Darfour est le site de violents conflits depuis 2003, alors que les rebelles ont pris les armes contre le gouvernement dans la capitale, Khartoum, l’accusant de discrimination et de négligence.
Les Nations unies estiment que 300 000 personnes sont mortes dans le conflit et que quelque 2,7 millions de citoyens ont dû fuir leur résidence.
M. el-Béchir, qui a pris le pouvoir en 1989, est sur la liste des personnes recherchées par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide au Darfour. Les procureurs de la CPI ont délivré deux mandats d’arrestation à son endroit, en 2009 et en 2010.
Interrogé à ce sujet, le porte-parole de M. Poutine, Dmitry Peskov, n’a pas voulu commenter, affirmant seulement que la Russie le considérait comme «le président légitime».
Le leader soudanais a indiqué au président russe que son pays pouvait aider la Russie à développer des contacts avec d’autres nations africaines.
«Le Soudan pourrait devenir une clé vers l’Afrique pour la Russie», a-t-il indiqué dans une déclaration diffusée par le Kremlin.