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Israël: la décision de Trump attise les tensions

Rédaction - The Associated Press

JÉRUSALEM — La décision du président des États-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël a entraîné des manifestations de colère dans les territoires palestiniens et ailleurs dans le monde, jeudi, en plus de susciter de nombreuses condamnations internationales.

L’armée israélienne a affirmé avoir frappé des cibles dans la bande de Gaza en réponse à des projectiles tirés sur Israël.

L’armée a indiqué qu’un projectile avait explosé jeudi dans le sud d’Israël, en plus de deux autres précédemment tirés de Gaza qui auraient échoué et atterri en territoire palestinien. Elle a affirmé qu’un blindé et un avion avaient frappé deux postes militaires à Gaza. L’armée a dit tenir le Hamas responsable de tous les projectiles tirés de la bande de Gaza.

Des centaines de manifestants palestiniens ont affronté les forces israéliennes en Cisjordanie. Dans la bande de Gaza, des manifestants ont incendié des affiches de Donald Trump et du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, ainsi que des drapeaux américains et israéliens.

En Cisjordanie, des foules en colère ont incendié des pneus et lancé des pierres aux forces antiémeute. Dans la ville biblique de Bethléem, les forces de sécurité ont utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Des pneus ont aussi été incendiés à Ramallah, siège du gouvernement palestinien.

Les Palestiniens ont fermé écoles et commerces jeudi, entamant «trois jours de rage» en réplique à la décision du président Trump. Les responsables palestiniens font état de dizaines de blessés mineurs.

Réunion du Conseil de sécurité

L’ambassadeur du Japon aux Nations unies a affirmé que le Conseil de sécurité de l’ONU tiendrait une rencontre d’urgence, vendredi, sur la décision de M. Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël.

Huit pays du conseil — la Bolivie, l’Égypte, la France, l’Italie, le Sénégal, la Suède, le Royaume-Uni et l’Uruguay — ont appelé le secrétaire général Antonio Guterres à faire le point avec les 15 membres du conseil. Un porte-parole a toutefois répondu que l’émissaire de l’ONU au Moyen-Orient, Nikolaï Mladenov, participerait à la rencontre par vidéo, puisqu’il est le «principal expert sur le terrain».

Les Palestiniens demandent au Conseil de sécurité des Nations unies de prendre des actions urgentes et réclament la résiliation de la décision du président Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël.

La chargée d’affaires palestinienne Feda Abdelhady-Nasser a dit dans une lettre au président du conseil que la déclaration de M. Trump violait plusieurs résolutions du conseil et risquait de mener à une «guerre religieuse sans fin».

Mme Abdelhady-Nasser a exhorté le Conseil de sécurité à envoyer un «message clair» réaffirmant les lois et les résolutions pertinentes et s’opposant à une «décision provocatrice et unilatérale».

Les Palestiniens boycottent Pence

Un haut responsable palestinien a affirmé que les Palestiniens ne rencontreraient pas le vice-président Mike Pence lors de sa visite prochaine dans la région dans la foulée de l’annonce du président Trump. Ce responsable, Jibril Rajoub, a aussi appelé les officiels des pays arabes à ne pas s’entretenir avec M. Pence.

Le vice-président américain doit faire une tournée dans la région plus tard ce mois-ci.

Le leader du Hamas a lancé un appel au soulèvement armé des Palestiniens contre Israël. Le Hamas contrôle le gouvernement de la bande de Gaza. Les États-Unis et l’Union européenne (UE) considèrent qu’il s’agit d’une organisation terroriste.

Des centaines d’islamistes ont manifesté dans les grandes villes du Pakistan. Le groupe djihadiste somalien Al-Shabab, affilié au groupe armé État islamique, a demandé aux musulmans de prendre les armes en réponse à la décision de M. Trump. Les talibans afghans, l’Arabie saoudite et le gouvernement irakien ont dénoncé la décision de Washington, tandis que le Hezbollah, un groupe libanais chiite, a affirmé que toute possibilité de négociation était maintenant écartée.

Jérusalem, qui abrite le premier lieu saint du judaïsme, le troisième lieu saint de l’islam ainsi que plusieurs lieux saints chrétiens, est au coeur du conflit israélo-arabe depuis des décennies.

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