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Les indépendantistes crient victoire en Catalogne

BARCELONE, Espagne — Les partis indépendantistes de Catalogne ont remporté assez de sièges, jeudi, pour reprendre une mince majorité au Parlement régional et donner un nouvel élan à leur lutte pour la séparation de l’Espagne.

Ils n’ont toutefois pas remporté une victoire catégorique, car leurs appuis ont légèrement fléchi par rapport au précédent scrutin tenu en 2015 et qu’un parti pro-Espagne est devenu la formation politique la plus populaire.

Carles Puigdemont, qui a été destitué par le gouvernement du premier ministre d’Espagne Mariano Rajoy, a fait campagne depuis la Belgique, où il tente d’échapper à un mandat d’arrestation espagnol relativement à des accusations de rébellion et de sédition à la suite du référendum catalan. Il s’est réjoui du résultat.

«L’État espagnol a été défait. Mariano Rajoy vient de recevoir une gifle au visage de la Catalogne», a-t-il déclaré sans annoncer s’il entendait rentrer en Espagne.

Le résultat est un évident revers pour Mariano Rajoy dont le Parti populaire n’a conservé que trois sièges, alors qu’il en possédait onze avant la dissolution du Parlement.

Mariano Rajoy a prévenu qu’il pourrait considérer la mise sous tutelle de la région si le nouveau gouvernement catalan envisage encore l’indépendance, ce qui est interdit par la constitution espagnole.

En cours de dépouillement, les indépendantistes s’étaient déjà déclarés vainqueurs des élections régionales en Catalogne.

Elsa Artadi, qui dirige la campagne du parti du président destitué et en exil Carles Puigdemont, a revendiqué la victoire de la coalition formée des partis Ensemble pour la Catalogne, ERC et CUP.

À trois, ces formations indépendantistes obtiennent 70 des 135 sièges du Parlement, soit deux de moins qu’au moment où le parlement a été dissous.

Marta Rovira, la numéro 2 sur la liste du parti de gauche ERC, a elle aussi revendiqué la victoire des indépendantistes.

Le conseil régional électoral a estimé que la coalition indépendantiste Ensemble pour la Catalogne de Carles Puigdemont obtient 34 sièges. Le parti républicain de gauche indépendantiste ERC en récolte 32.

Avec l’aide du parti radical pro-indépendance CUP, qui remporte quatre sièges, le bloc indépendantiste retrouve ainsi la majorité au Parlement.

Toutefois, c’est le parti unioniste Ciutadans («citoyens»), dirigé par l’avocate de 36 ans Ines Arrimadas, qui remporte le plus grand nombre de voix pour un seul parti, ce qui lui vaut 37 sièges dans la chambre.

La chef du parti pro-Espagne a déclaré que ses membres allaient continuer de se battre contre les indépendantistes.

«Les forces pro-indépendance ne pourront plus jamais prétendre qu’elles parlent pour toute la Catalogne. Nous allons continuer de nous battre pour une coexistence pacifique, pour le bon sens et pour une Catalogne pour tous les Catalans», a-t-elle déclaré.

«L’élection n’a pas résolu grand-chose», analyse le spécialiste de l’histoire catalane à l’Université de Cardiff Andrew Dowling. «L’indépendance a gagné, mais de manière semblable à 2015. Une majorité de sièges, mais pas des voix», explique-t-il.

Plus de 5,5 millions de Catalans étaient appelés à voter.

Selon les autorités, le taux de participation a enregistré une hausse de cinq points de pourcentage par rapport au précédent scrutin en 2015. À deux heures de la fermeture des bureaux de vote, 68,3 pour cent des électeurs s’étaient prononcés, contre 63,12 pour cent en 2015.

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