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Trop risqué pour les diplomates à Cuba, dit Tillerson

Pablo Martinez Monsivais / The Associated Press Photo: Pablo Martinez Monsivais

WASHINGTON — Les États-Unis «mettraient intentionnellement des gens en danger» s’ils renvoyaient leurs diplomates à Cuba, a déclaré le secrétaire d’État Rex Tillerson, lors d’une entrevue avec l’Associated Press — et ce, même si un nouveau rapport de la police fédérale soulève des doutes sur l’idée que les Américains aient été la cible «d’attaques acoustiques».

Après des mois d’enquête et quatre séjours d’agents de la police fédérale (FBI) à La Havane, un rapport préliminaire de la division des technologies opérationnelles a conclu que les enquêteurs n’avaient trouvé aucune preuve selon laquelle des ondes sonores auraient affecté la santé des Américains, a appris l’Associated Press.

Le rapport, daté du 4 janvier, n’explore pas les autres théories et indique que le FBI continuera d’enquêter sur le sujet jusqu’à ce qu’il puisse démontrer qu’il n’y aurait eu aucun préjudice intentionnel.

En entrevue le 5 janvier, M. Tillerson a dit qu’il n’était toutefois pas convaincu que les «attaques délibérées» soient terminées. Il a défendu sa décision d’avoir ramené au pays la majeure partie du personnel américain et leurs proches en septembre, ajoutant qu’il ne se raviserait pas tant que le gouvernement cubain n’aura pas assuré qu’ils seront en sécurité.

Le chef de la diplomatie américaine a martelé qu’il ne renverrait pas à Cuba les Américains s’il n’a aucun moyen de les protéger.

M. Tillerson a dit croire que le gouvernement cubain pouvait toujours intervenir pour régler la situation.

Washington n’a jamais accusé l’île communiste d’avoir perpétré les attaques, mais il a exhorté le gouvernement à trouver les responsables. Cuba nie toute implication et toute connaissance des attaques.

Les tensions sur cet enjeu sont visibles au Congrès, alors que les détracteurs du gouvernement cubain s’élèvent contre les élus qui cherchent à renforcer les liens des États-Unis avec Cuba.

Quelques élus informés sur l’enquête doutent même que le FBI soit d’accord avec la thèse de l’attaque soutenue par le département d’État.

Le département d’État a affirmé que le cas le plus récent «confirmé médicalement» d’un Américain affecté remonte au 21 août. M. Tillerson n’a pas parlé d’incident plus récent, mais il a souligné qu’il «n’était pas certain (que les attaques) aient pris fin».

L’Associated Press a appris qu’au moins un travailleur de l’ambassade qui avait fait état de symptômes semblables aux autres avait subi des examens médicaux. Les symptômes n’avaient finalement aucun lien.

Les commentaires du secrétaire d’État et le rapport du FBI illustrent le mystère qui plane sur ce qui s’est passé à La Havane il y a un an, lorsque des employés de l’ambassade ont commencé à se plaindre de pertes d’audition, de problèmes de vision et de troubles de la mémoire. Les symptômes étaient souvent ressentis après qu’ils aient entendu des sons dont ils ne connaissaient pas la provenance, ce qui a amené les enquêteurs à soulever la thèse des attaques acoustiques.

Des diplomates canadiens auraient été affectés par le même problème.

Le rapport du FBI, qui n’est pas encore public, est le premier à remettre en doute cette thèse.

Le FBI a refusé de commenter sur le sujet lundi.

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