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L'Équateur accorde la citoyenneté à Assange

Frank Augstein / The Associated Press Photo: Frank Augstein

QUITO, Équateur — L’Équateur a annoncé jeudi avoir octroyé la citoyenneté du pays à Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks qui se terre depuis plus de cinq ans dans son ambassade à Londres.

La ministre équatorienne des Affaires étrangères a révélé jeudi que les responsables du pays avaient accepté la naturalisation de M. Assange, dans l’espoir de dénouer cette impasse diplomatique.

«La naturalisation offre une protection supplémentaire au demandeur d’asile», a expliqué Maria Fernanda Espinosa.

L’Équateur a accordé l’asile politique à M. Assange en 2012, quand ce dernier s’est réfugié dans son ambassade londonienne pour éviter d’être extradé vers la Suède dans une affaire d’agression sexuelle.

La Suède a depuis abandonné ces accusations, mais M. Assange est toujours recherché au Royaume-Uni pour avoir enfreint les conditions de sa libération sous caution. Il craint aussi d’être extradé vers les États-Unis pour avoir coulé sur WikiLeaks des documents du département d’État.

M. Assange a publié mercredi sur Instagram une photo de lui-même portant le chandail de l’équipe nationale de football de l’Équateur. Son nom figure désormais au registre national du petit pays des Andes.

Le nouveau statut de M. Assange risque toutefois de ne rien changer à court terme, puisqu’il doit toujours informer les autorités britanniques s’il compte sortir de l’ambassade.

«Même s’il possédait deux ou trois nationalités, le Royaume-Uni poursuivrait ses démarches contre lui», a souligné le professeur Fredy Rivera, un expert en politique étrangère à la Faculté latino-américaine des sciences sociales en Équateur.

Un statut diplomatique?

Mme Espinosa a expliqué que l’Équateur tentait d’inclure M. Assange dans son personnel diplomatique, ce qui lui accorderait des droits supplémentaires en vertu de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, notamment une immunité judiciaire spéciale et une protection de ses déplacements.

Le ministère britannique des Affaires étrangères a indiqué jeudi avoir refusé la demande de l’Équateur d’accorder le statut de diplomate à M. Assange, qui est né en Australie.

«L’Équateur sait que la seule issue à cette situation est de voir Julian Assange sortir de l’ambassade pour affronter la justice», a dit le ministère.

Au cours de l’élection présidentielle équatorienne de 2017, le candidat conservateur défait Guillermo Lasso avait promis d’expulser M. Assange de l’ambassade au cours des 30 premiers jours suivant son arrivée au pouvoir. L’Australien s’était moqué de lui après sa défaite en «l’invitant cordialement à quitter l’Équateur dans un délai de 30 jours». Le président élu Lenin Moreno avait alors prévenu Julian Assange de ne pas se mêler de politique.

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