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Le leader de la droite française se défend de prendre modèle sur Donald Trump

LYON, FRANCE - OCTOBER 08: Laurent Wauquiez attends the opening ceremony of the 8th Film Festival Lumiere in Lyon on October 8, 2016 in Lyon, France. (Photo by Dominique Charriau/Getty Images) Photo: Getty Images

Laurent Wauquiez a revendiqué mardi le droit de tenir des propos décapants comme il l’a fait à huis clos devant des étudiants d’une école de commerce, sans quasiment rien renier sur le fond, tout en se défendant de prendre modèle sur Donald Trump.

Le président du parti Les Républicains (LR), mis dans l’embarras ces derniers jours par la diffusion d’enregistrements clandestins, a dit regretter uniquement ses déclarations concernant Nicolas Sarkozy, à qui il a présenté des excuses.

«Je viens sur ce plateau ici pour vous montrer que je suis parfaitement capable d’assumer la totalité des propos» diffusés par l’émission Quotidien, a-t-il déclaré lors d’un exercice d’explication de texte sur BFM TV.

L’émission de TMC a mis à l’antenne vendredi puis lundi des extraits de cours donnés à l’EM Lyon, durant lesquels l’ex-ministre s’en est pris pêle-mêle à Nicolas Sarkozy, Valérie Pécresse, Angela Merkel, Alain Juppé ou les députés de la République en marche (LaRem), parfois en des termes crus.

Ces différents passages ont provoqué des remous dans le monde politique, y compris dans son parti qu’il tente pourtant de ressouder après une année électorale douloureuse et riche en départs fracassants.

«Je ne peux qu’être songeur quand je vois le cirque médiatique auquel on a assisté ces quatre derniers jours», s’est indigné Laurent Wauquiez, selon qui cette affaire a permis d’occulter d’autres sujets comme le pouvoir d’achat.

«Trait d’humour»
«Ça ne m’impressionne pas, ça ne fera pas reculer ma détermination», a encore dit le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Se présentant comme une «cible», il a refusé de se livrer à un exercice de contrition, concédant seulement une personnalité «sans doute un peu trop directe» ainsi que l’«erreur » de ne pas avoir «mesuré le degré de manipulation et de violence » dont ont fait preuve, selon lui, les journalistes de Quotidien.

Sur le fond, il regrette «vraiment» ses déclarations concernant Nicolas Sarkozy, qu’il a accusé d’espionner ses ministres lorsque ce dernier était président, mais rien de plus.

La sortie sur Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France et rivale au sein de LR, qui se ferait une spécialité de faire des «conneries», relève par ailleurs du simple «trait d’humour», a argué Laurent Wauquiez.

Pour le reste, il a maintenu ses propos au nom de sa «liberté de parole», y compris sur Alain Juppé qui a selon lui «cramé la caisse » en augmentant les impôts à Bordeaux.

Privilégiant l’attaque à la défense, l’ancien député a annoncé qu’il portait plainte pour dénoncer ce qu’il qualifie de «méthodes de voyous» de la part des journalistes de Quotidien et qu’il allait saisir le Conseil supérieur de l’audiovisuel.

Mais «en aucun cas», a-t-il assuré, il ne s’inspire du président américain Donald Trump, coutumier des déclarations polémiques.

Départ d’un membre de LR
Immédiatement après ce plaidoyer pour une « parole libre », Dominique Bussereau, président du département de la Charente-Maritime et proche d’Alain Juppé, a annoncé son départ définitif de LR, un mois après sa mise en congé temporaire.

De fait, cette controverse complique la tâche pour Laurent Wauquiez dont la personnalité, décrite comme brutale par certains cadres de droite, suscite toujours des réticences malgré son élection triomphale à la tête de LR il y a deux mois.

Selon le Figaro, des élus LR de la région Ile-de-France l’ont exhorté dans un courrier à présenter des excuses à Valérie Pécresse.

Le président de la CPME, François Asselin, a par ailleurs écrit mardi une lettre à Laurent Wauquiez pour lui faire part de sa «déception» après des propos «maladroits et blessants qui alimentent le sentiment de « tous pourris »» et qui «traduisent un véritable mépris pour les représentants de TPE/PME».

Devant les étudiants de l’EM Lyon, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes s’en est pris aux instances patronales, qui sont selon lui encore plus vénales que leurs pendants syndicaux.

Les soutiens de Laurent Wauquiez ont appelé mardi les cadres du parti à faire bloc derrière leur président, a dit un participant à une réunion du groupe LR à l’Assemblée.

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