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Espion russe: l’enquête prend de l’ampleur

A Photo: Misha Japaridze
Danica Kirka - The Associated Press

LONDRES — Un ancien espion russe et sa fille ont probablement été empoisonnés avec un agent neurotoxique, a indiqué mercredi la police britannique.

Sergeï Skripal et sa fille Ioulia se sont effondrés sur un banc de parc dans la ville de Salisbury, dimanche, déclenchant une enquête qui se retrouve maintenant entre les mains de la police antiterroriste britannique.

Les policiers avaient tout d’abord indiqué qu’ils étaient entrés en contact avec une substance inconnue.

«Ayant déterminé qu’un agent neurotoxique est la cause des symptômes, cela nous mène à traiter cette affaire comme une tentative de meurtre. Je peux aussi confirmer que nous croyons que les deux individus qui ont eu un malaise ont été ciblés spécifiquement», a dit le responsable de la lutte antiterroriste au sein de la Police métropolitaine, Mark Rowley.

M. Rowley a ajouté qu’un policier qui les a aidés au moment de l’incident est quant à lui hospitalisé dans un état grave.

Il n’a pas dit quel agent neurotoxique a été utilisé, mais les plus connus sont le VX et le sarin.

La ministre britannique responsable de la Sécurité publique, Amber Rudd, a prévenu qu’il est «important de garder la tête froide et de récolter toutes les preuves possibles, (…) de répondre non pas aux rumeurs, mais à toutes les preuves qu’ils (les policiers) recueilleront, et ensuite nous déciderons de la réponse appropriée».

Des policiers et des experts légistes britanniques ont fouillé mercredi plusieurs lieux autour de cette ville médiévale.

Une ville tranquille au coeur de la tourmente
Les policiers ont éloigné les résidants d’un restaurant italien et d’un pub de la ville. Ils ont aussi bouclé une section d’un parc industriel situé à une quinzaine de kilomètres du site mythique de Stonehenge. Les enquêteurs ont demandé la collaboration de tous ceux qui auraient visité le restaurant Zizzi ou le pub Bishop’s Mill à Salisbury, dimanche.

Des résidants interloqués ont vu leur ville habituellement tranquille, surtout connue pour sa cathédrale gothique du 13e siècle, être plongée dans une enquête criminelle digne des pires moments de la guerre froide.

Alors que les tensions demeurent élevées, policiers et ambulanciers se sont précipités vers un immeuble voisin du Zizzi, qui demeure bouclé. Un témoin a rapporté que deux femmes étaient sorties en compagnie des secouristes. Les responsables ont refusé de commenter et on ne sait pas si cette opération est associée à l’enquête.

Mme Rudd a présidé une rencontre du comité d’urgence du gouvernement, connu sous le nom de Cobra, pour discuter de la situation. Elle a affirmé que le Royaume-Uni réagirait aux faits, et non aux rumeurs.

Moscou a déclaré de son côté que l’affaire était utilisée pour mousser une «campagne anti-Russie» et nuire aux relations entre les deux pays.

M. Skripal a été reconnu coupable en Russie d’espionnage pour le compte du Royaume-Uni. Il a été condamné à 13 ans de prison en 2006, mais il a été relâché en 2010 dans le cadre d’un transfert d’espions entre les États-Unis et la Russie.

Mme Rudd a dit que de nouveaux détails concernant la substance à laquelle M. Skripal et sa fille ont été exposés seraient dévoilés prochainement.

L’affaire suscite des comparaisons avec l’ancien agent russe Alexander Litvinenko, qui a été empoisonné avec du polonium radioactif à Londres il y a 11 ans. Des experts doutent fort qu’une substance radioactive ait été utilisée cette fois-ci.

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