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Duterte devrait se faire «examiner», selon un représentant de l’ONU

Philippine President Rodrigo Duterte jokes while addressing Filipino Overseas Workers who were repatriated from Kuwait Tuesday, Feb. 13, 2018 at the Ninoy Aquino International Airport in suburban Pasay city southeast of Manila, Philippines. Human rights groups condemned the Philippine president Tuesday for his remarks about troops shooting female communist rebels in the genitals to render them "useless," which they said can encourage sexual violence and war crimes. The left-wing group Karapatan said President Rodrigo Duterte "has distinguished himself as a frothing-in-the-mouth fascist who incites the worst violations of international humanitarian law." (AP Photo/Bullit Marquez) Photo: AP
Rédaction - The Associated Press

GENÈVE, Suisse — Les remarques du président philippin Rodrigo Duterte au sujet de certains des principaux militants des droits de la personne de la planète sont «inacceptables» et il a besoin d’un «examen psychiatrique», a déclaré vendredi le chef onusien des droits de la personne.

Le prince jordanien Zeid Ra’ad al-Hussein a demandé au Conseil des droits de la personne — qui compte les Philippines parmi ses 47 membres — d’adopter une «position forte» dans cette affaire et prévenu que «ces attaques ne peuvent rester sans réponse».

S’adressant aux journalistes à Genève, M. al-Hussein a évoqué une pétition soumise à la justice philippine par le gouvernement Duterte le mois dernier et qui accuse Victoria Tauli Corpuz, la rapporteuse spéciale de l’ONU pour les droits des autochtones, d’appartenir à un important groupe rebelle communiste.

Human Rights Watch a dit que ces allégations, que Mme Tauli Corpuz réfute, la mettent elle et 600 autres personnes en danger.

Le leader philippin a aussi fréquemment attaqué Agnes Callamard, une experte onusienne des exécutions extrajudiciaires qui s’est souvent inquiétée des milliers de personnes tuées dans le cadre de la campagne antidrogue de M. Duterte.

Il s’en est également pris à la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, qui a annoncé le mois dernier qu’elle lançait une enquête préliminaire concernant ces exécutions extrajudiciaires.

Lors d’un discours mercredi, M. Duterte a insulté les juges de la CPI, qu’il a qualifiés de «stupides» et «mauvais». Il a ensuite dit que Mme Callamard est «maigre» et «mal nourrie». Puis, utilisant un langage ordurier, il les a intimées de le laisser tranquille.

Le ministre philippin des Affaires étrangères, Alan Peter Cayetano, a dit que les remarques de M. al-Hussein sont «irresponsables et irrespectueuses», qu’elles humilient le président philippin et qu’elles ne devraient pas être répétées. Il a ajouté que Mme Tauli Corpuz aura maintenant la chance de prouver, devant la justice, qu’elle n’est pas membre du Parti communiste, comme le croient apparemment la police et l’armée du pays.

Évoquant spécifiquement les propos de M. Duterte au sujet de Mme Callamard, M. al-Hussein dit qu’il est «honteux de voir le président d’un pays parler d’une telle façon, en utilisant le pire langage, d’une rapporteuse très respectée».

«Ça nous porte vraiment à croire que le président des Philippines devrait se soumettre à une évaluation psychiatrique», a-t-il dit.

M. al-Hussein multiplie les sorties publiques depuis qu’il a annoncé qu’il ne sollicitera pas de nouveau mandat en août.

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