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Le français «en recul» à l’ONU

A view of the United Nations headquarters during the 72nd session of the United Nations General Assembly September 19, 2017 in New York. / AFP PHOTO / Brendan Smialowski Photo: AFP

Le français est «en recul» à l’ONU et dans d’autres instances internationales au profit de l’anglais, ce qui met en jeu sa «crédibilité» et «la démocratie», selon Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

«Ce qui pose problème, c’est d’assister au recul du respect de l’obligation de tenir compte du français comme langue officielle et de travail dans les organisations internationales», précise Michaëlle Jean, qui s’en est entretenue mardi avec le patron de l’ONU, le francophile Antonio Guterres.

Pour faire des économies, l’ONU aurait récemment décidé de ne plus avoir à l’avenir de vidéos sur l’internet en plusieurs langues des réunions publiques hors Conseil de sécurité, selon des sources concordantes. Elles ne seront accessibles qu’en anglais, imposant pour retrouver des séances de n’avoir recours sur des moteurs de recherche qu’à des mots clés dans la langue de Shakespeare.

«Avec le secrétaire général de l’ONU, nous tentons de rattraper cette situation», ajoute la patronne de l’OIF, évoquant sans plus de détails des propositions de «mécanismes». «Pour nous, ce n’est pas convaincant de dire que l’ONU connaît des compressions budgétaires considérables» et que cela affecte «l’interprétation [et] la traduction des documents».

«Ce qui est mis en péril, c’est la démocratie internationale. La démocratie internationale et une langue unique, ce n’est pas compatible.» – Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie

Au Conseil de sécurité, les interprétations des langues originales, russe ou chinois par exemple, se font en anglais, et c’est à partir de l’anglais que sont données avec un décalage infime les traductions en français, a récemment constaté l’Agence France-Presse. Cette double traduction laisse parfois passer des approximations, voire des erreurs.

Selon Mme Jean, le recul vient d’un «laisser-faire et d’une organisation qui est devenue très sélective. Elle invite mais elle va privilégier ceux et celles qui sont en capacité de s’exprimer en anglais plutôt que dans leur langue», affirme-t-elle. À l’ONU, il arrive trop souvent que des intervenants lors de réunions ne parlent qu’en anglais, y compris parfois Antonio Guterres, relève aussi la patronne de l’OIF.

Il n’a pas été possible d’avoir dans l’immédiat un commentaire des Nations unies sur le «recul» du français. agence france-presse

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