Boko Haram relâche 101 des 110 écolières
LAGOS, Nigéria — Le groupe djihadiste Boko Haram a relâché tôt mercredi la quasi-totalité des 110 filles qui avaient été kidnappées d’un pensionnat nigérian il y a un mois, mais non sans en profiter pour lancer un avertissement sinistre.
Des témoins ont raconté que les islamistes sont entrés dans le village de Dapchi vers 2h, heure locale, à bord de neuf camions, et que les filles ont été abandonnées sur place.
Quand les résidants terrifiés sont sortis de chez eux, les extrémistes ont crié qu’il s’agissait «d’un avertissement pour vous tous (…). Ne renvoyez jamais vos filles à l’école».
Boko Haram signifie «l’éducation occidentale est interdite» en langue haoussa.
Les islamistes ont expliqué qu’ils libéraient les filles en signe de «compassion».
Le gouvernement nigérian a confirmé que 101 des 110 filles ont été relâchées, tout en indiquant que le nombre sera mis à jour quand la libération des autres aura été vérifiée.
Le ministre de l’Information Lai Mohammed a assuré qu’aucune rançon n’a été versée. Il a dit que la libération «inconditionnelle» a été organisée «par les canaux officieux, avec l’aide des amis du pays».
Des proches des écolières étaient en route pour aller les rejoindre mercredi.
L’enlèvement était apparemment l’oeuvre d’une faction dissidente du groupe Boko Haram qui s’est affiliée à Daech (le groupe armé État islamique).
Mardi, Amnistie internationale avait reproché à l’armée nigériane d’avoir fait fi de signes indiquant que l’attaque était imminente le mois dernier.