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Sarkozy prétend être accusé sans preuve

FILE - In this Nov. 6, 2017 file photo, former French President Nicolas Sarkozy attends newly named member of the Constitutional Council Dominique Lottin's oath-taking ceremony at the Elysee Palace in Paris. Former French President Nicolas Sarkozy was placed in custody on Tuesday March 20 2018 as part of an investigation that he received millions of euros in illegal financing from the regime of the late Libyan leader Moammar Gadhafi.(Christophe Petit Tesson, Pool via AP, File) Photo: AP
Sylvie Corbet et Thomas Adamson - The Associated Press

PARIS — L’ex-président français Nicolas Sarkozy a réfuté jeudi les «allégations folles» selon lesquelles il aurait accepté de l’ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi des dizaines de millions d’euros en financement illégal pour sa campagne présidentielle de 2007.

«Je dois vous dire la profondeur de mon indignation, a-t-il déclaré lors d’une interview diffusée sur les ondes de la chaîne TF1. Je dois dire la vérité aux Français: je n’ai jamais trahi leur confiance.»

Les juges d’instruction responsables de l’enquête ont mis en examen et placé sous contrôle judiciaire M. Sarkozy pour corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de fonds publics.

«Je ne suis pas au-dessus des lois, mais je ne suis pas en dessous non plus», a-t-il ajouté.

Dans sa déclaration aux juges, et dont Le Figaro dit avoir obtenu copie, M. Sarkozy déclaré qu’on l’accuse «sans preuve matérielle». Il ajoute ensuite qu’il vit «l’enfer de cette calomnie» depuis le 11 mars 2011.

Selon la déclaration reproduite dans Le Figaro, l’ancien président, aujourd’hui âgé de 63 ans, a parlé, cinq fois plutôt qu’une, de mensonges. Il a ajouté que cette controverse lui avait coûté l’élection de 2012.

Les proches de M. Sarkozy n’ont ni confirmé ni infirmé l’exactitude de ces propos. Son porte-parole n’a pas répondu à une demande de commentaires de l’Associated Press.

L’avocat de M. Sarkozy, Thierry Herzog, s’est toutefois présenté chez lui jeudi matin.

M. Sarkozy, âgé de 63 ans, et son ancien chef de cabinet Claude Guéant ont toujours clamé leur innocence.

L’enquête dans cette affaire de financement illégal présumé avait débuté en 2013, mais elle s’est accélérée trois ans plus tard quand l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine a raconté au site internet Mediapart qu’il avait remis à MM. Sarkozy et Guéant trois valises libyennes contenant en tout cinq millions d’euros. M. Takieddine prétend avoir remis l’une des trois valises à MM. Sarkozy et Guéant au ministère de l’Intérieur, à l’époque où le futur président était responsable de ce portefeuille dans le gouvernement de Dominique de Villepin.

«M. Takieddine ment», aurait aussi dit M. Sarkozy aux juges.

M. Takieddine a répété ses allégations mercredi soir dans une entrevue à la chaîne française d’information en continu BFM.

Les allégations font état de quelque 50 millions d’euros (80 millions $ CAN) versés secrètement à la campagne Sarkozy par Mouammar Kadhafi. Un tel versement d’argent violerait la limite de 21 millions d’euros permise pour une campagne présidentielle en France, les règles sur le financement provenant de l’étranger de même que celles sur l’identification des donateurs.

M. Takieddine a ses propres démêlés avec la justice française: on le soupçonne d’avoir illégalement financé la campagne présidentielle du candidat conservateur Édouard Balladur en 1995.

M. Sarkozy, quant à lui, a entretenu des relations complexes avec Mouammar Kadhafi. Une fois à l’Élysée, en 2007, il a rapidement invité le dictateur libyen pour une visite d’État et l’a reçu à Paris avec tous les honneurs. Quatre ans plus tard, la France de Sarkozy a joué un rôle de premier plan dans les frappes aériennes menées par les forces de l’OTAN contre les troupes de Kadhafi, pour venir en aide aux rebelles qui tentaient de renverser le dictateur.

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