Le Royaume-Uni commémore l’attentat perpétré près du parlement de Londres
Minute de silence, fleurs et messages de solidarité: le Royaume-Uni commémorait jeudi l’attentat perpétré le 22 mars 2017 près du Parlement londonien, le premier d’une série d’attaques jihadistes qui allaient faire 35 morts en six mois dans le pays.
Ce jour-là, en plein coeur de la capitale britannique, un homme fonce dans la foule avec son véhicule sur le pont de Westminster, qui enjambe la Tamise face à Big Ben, avant de poignarder mortellement un policier devant le Parlement.
L’attaque fait cinq morts. Son auteur, Khalid Masood, un citoyen britannique de 52 ans converti à l’islam, est abattu par la police. L’attentat est revendiqué par le groupe Etat islamique, mais Scotland Yard déclare ne pas avoir « trouvé de preuve d’une association » avec l’EI.
L’attentat, dont le mode opératoire rappelle ceux de Nice (86 morts) et Berlin (12 morts), s’inscrit alors dans un contexte de forte menace terroriste en Europe.
Pour rendre hommage aux victimes, le mot clef #LondonUnited doit être projeté jeudi après-midi sur le parlement et un « livre numérique » a été ouvert à l’hôtel de ville.
Les députés ont observé eux une minute de silence à 09H33 GMT. Cette heure correspond au chiffre 933, le matricule du policier Keith Palmer, tué dans l’attaque et distingué à titre posthume.
« Nous nous souvenons de ceux qui ont perdu leur vie en défendant la démocratie. Ils ne seront pas oubliés », a déclaré le ministre de la Culture Matt Hancock.
Sur le pont de Westminster ont été déposés des bouquets de fleurs, accompagnés parfois de messages. L’un d’eux évoque le souvenir de Kurt Cochran, un touriste américain de 54 ans tué dans l’attaque: « Kurt, emporté trop vite, mais qu’on n’oubliera jamais. Repose en paix Je t’aime très fort ».
Mic Hodges, 67 ans, retraité venant des East Midlands (centre de l’Angleterre), a lui voulu rendre hommage à ceux qui étaient intervenus pour tenter de secourir les victimes.
« Nos pensées vont aux familles et aussi aux personnes qui ont fait preuve d’une telle bravoure ce jour-là, en essayant de ranimer les gens et de prendre soin de ceux qui étaient encore sur place à ce moment-là », a-t-il déclaré à l’AFP TV.
Sécurité renforcée
Un service religieux a également eu lieu au palais de Westminster, en présence de l’archevêque de Canterbury Justin Welby, chef spirituel des anglicans.
« Il y a un an, les ténèbres ont frappé le pont de Westminster et ce palais, progressant comme un serpent, à gauche, à droite, pour tuer et blesser », a-t-il déclaré.
Au moment de commémorer cet anniversaire, le gouvernement a appelé les Britanniques à rester vigilants, alors que le niveau d’alerte terroriste reste toujours fixé à « grave », soit l’avant dernier échelon, correspondant à une menace d’attentat « hautement probable ».
En octobre dernier, Andrew Parker, le chef du MI5, le service de renseignement britannique, avait souligné que la cadence et l’ampleur des projets terroristes s’étaient accélérées de façon « spectaculaire » au Royaume-Uni. « En plus de celles que nous surveillons aujourd’hui, le risque peut aussi venir de personnes revenues d’Irak et de Syrie », avait-il déclaré.
A Londres, l’attentat a poussé les autorités à renforcer le dispositif de sécurité de la ville. « De plus en plus d’espaces publics et d’infrastructures de transport sont protégés par des blocs de béton ou des barrières métalliques », a déclaré à l’AFP le Pr Jon Coaffee du département d’études politiques et internationales de l’université de Warwick.
L’attaque de Wesminter avait été suivie par celles de Manchester le 22 mai (22 morts), de London Bridge à Londres le 3 juin (8 morts) et du métro Parsons Green à Londres 15 septembre (30 blessés), toutes revendiquées par l’EI.
Dans la nuit du 18 au 19 juin à Londres, un véhicule avait également foncé sur une foule de fidèles sortant de la mosquée de Finsbury Park, faisant un mort. Son auteur avait agi par haine des musulmans.