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Le père de Meghan Markle ratera le mariage royal

Gregory Katz et Jill Lawless - The Associated Press

LONDRES — Même une carrière à Hollywood n’avait pas préparé Thomas Markle à ce qu’il vit aujourd’hui, au point où il pourrait maintenant rater le mariage de sa fille Meghan au prince Harry, samedi. Le père de la future épouse du prince Harry a confié au site internet TMZ qu’il ne serait finalement pas présent au mariage, en raison d’une crise cardiaque qui serait survenue alors qu’il fait l’objet d’une couverture médiatique intense.

M. Markle devait conduire sa fille à l’autel de la chapelle Saint-Georges du château de Windsor. Mais selon TMZ, une chirurgie au coeur le force à rester aux États-Unis.

Le prince Harry et Meghan Markle ont diffusé un communiqué, lundi soir, demandant «la compréhension et le respect» pour Thomas Markle. La déclaration ne précisait pas si les plans du mariage avaient changé.

Leur communiqué a été diffusé quelques heures après que TMZ eut annoncé que M. Markle avait choisi de ne pas assister à l’événement, après avoir été critiqué pour avoir apparemment permis à une agence de paparazzi de prendre des photos mises en scène qui le montrent chez le tailleur en vue des noces.

Mais mardi matin, TMZ disait que le père de la future mariée voulait bel et bien y aller, si les médecins le lui permettaient.

«Je détesterais l’idée de manquer l’un des plus grands moments de l’histoire et de ne pas être là pour la reconduire à l’autel», a écrit le site de TMZ, citant M. Markle.

Pourchassé par les paparazzis

La demi-soeur de Meghan Markle a affirmé mardi que leur père, un septuagénaire à la retraite, subit actuellement une pression «incroyable» à cause des journalistes et des paparazzis qui bourdonnent autour de sa résidence, au Mexique.

Samantha Markle a déclaré à l’émission «Good Morning Britain» que Thomas Markle a récemment paniqué alors qu’il conduisait sur l’autoroute et qu’il était suivi par plusieurs voitures, une situation qu’elle a qualifiée de «dangereuse».

Elle affirme que des journalistes l’ont aussi harcelé chez lui et qu’il a récemment fait une crise cardiaque.

Thomas Markle, un directeur photo à la retraite ayant travaillé à Hollywood pendant de nombreuses années, a plus de 70 ans. La mère de Meghan Markle, Doria Ragland, et lui sont divorcés.

Selon Samantha Markle, quatre ou cinq journalistes et photographes ont loué la maison voisine de celle de son père au Mexique et il ne peut aller nulle part sans être suivi.

Des représentants du palais de Buckingham ont précisé la semaine dernière que les parents de Meghan Markle auraient des rôles importants lors de la cérémonie. En plus de Thomas Markle qui devait accompagner sa fille jusqu’à l’autel, sa mère doit arriver à la chapelle avec sa fille, en voiture.

Une relation «parasitique et symbiotique»

Thomas Markle n’est pas le premier à faire les frais d’une collision entre la famille royale britannique et la presse — une relation à la fois profonde, complexe et parfois toxique.

«C’est une relation parasitique et symbiotique qui fait mal aux deux partis, a dit Graham Smith, du groupe anti-monarchie Republic, un homme que le mariage royal laisse vraiment indifférent. C’est certainement nuisible pour le public britannique de la manière dont on nous lance tout ce battage et toutes ces idioties (…) et c’est certainement nuisible pour la famille (royale).»

Pendant des siècles, les drames que vivait la famille royale se déroulaient loin des yeux du public, grâce à une presse respectueuse qui protégeait les secrets de la royauté. Dans les années 1930, l’histoire d’amour entre le roi Édouard VIII et l’Américaine divorcée Wallis Simpson faisait la une aux États-Unis, mais elle a été à peine mentionnée au Royaume-Uni jusqu’à ce que le souverain renonce à sa couronne pour pouvoir être avec la femme de sa vie.

Tout ça avait changé en 1981, quand le prince Charles a épousé la jeune Lady Diana Spencer, qui n’avait que 20 ans, lors d’une cérémonie vue par des centaines de millions de personnes à travers le monde. La presse a ensuite documenté chaque seconde de ce qui a suivi: la naissance de William et Harry, la splendeur de Diana et son oeuvre caritative, et sa tristesse de plus en plus évidente au sein de son mariage.

Charles et Diana ont tous deux transformé la presse en arme quand leur couple a commencé à battre de l’aile, accordant des entrevues à la télévision pour se faire bien paraître. Les cotes d’écoute étaient astronomiques, mais elles ont explosé quand Diana a confié qu’il y avait trois personnes dans leur couple — Diana, Charles et sa maîtresse Camilla Parker-Bowles.

«Diana a chamboulé la famille royale sens dessus dessous, a dit Ellis Cashmore, un professeur de sociologie à l’Université Aston et l’auteur de livres sur la culture populaire. Tous les petits secrets devaient se retrouver sur la place publique.»

Diana est devenue la femme la plus célèbre du monde. Elle était pourchassée par les paparazzi partout où elle allait, jusqu’au moment de sa mort lors d’un accident de voiture dans un tunnel de Paris en 1997.

La mort de Diana a provoqué une crise pour la famille royale, qui a été perçue comme froide et distante sur fond de tragédie nationale, et pour la presse, à qui on a reproché d’avoir traqué une jeune femme vulnérable.

Dans les années qui ont suivi, le palais et les médias ont respecté une paix fragile. La famille royale a accepté certains compromis pour assouvir l’intérêt du public, par exemple en orchestrant des entrevues ou des photos de William et Harry pendant qu’ils grandissaient. Cette pratique se poursuit avec les trois jeunes enfants de William et Kate.

Mais les fils de Diana n’ont jamais perdu leur méfiance intense à l’endroit de la presse.

«Harry n’aime pas la presse, a dit au magazine Town & Country Duncan Larcombe, un ancien journaliste du quotidien Sun qui a écrit ‘Prince Harry: The Inside Story’. Dans l’esprit d’Harry, les médias ont tué sa mère.»

Quand Harry et Meghan ont décidé de publiciser leur relation, le prince a tiré un coup de semonce à la presse, en prévenant que sa petite amie biraciale avait eu droit à une «vague d’abus et de harcèlement», y compris des «sous-entendus racistes», dans certains articles.

«Ce n’est pas un jeu — c’est sa vie et la sienne», pouvait-on lire dans un communiqué publié par l’attaché de presse de Harry.

Malgré tout, l’expérience médiatique acquise par Mme Markle pendant sa carrière d’actrice est évidente depuis le premier jour. Elle a paru détendue, confiante et heureuse quand le couple a accordé une entrevue télévisée au moment d’annoncer ses fiançailles. On était loin de la Diana gênée et du Charles maladroit qui, en 1981, a répondu «qui sait vraiment ce que veut dire l’amour» quand on lui a demandé s’il était amoureux.

Le mariage de samedi devrait attirer quelque 5000 membres de la presse et 79 réseaux de télévision de partout dans le monde. Des heures de couverture sont prévues.

«Je ne pense pas que rien ne puisse la préparer», a dit M. Cashmore.

Mais Mme Markle, a-t-il ajouté, est une «femme indépendante, très confiante», et elle est donc bien équipée pour affronter une intensité médiatique qui ne fléchira pas de sitôt.

«Les médias sont le mandataire du public, a poursuivi M. Cashmore. Ils cherchent ces histoires de plus en plus intrusives parce que c’est ce qu’on veut.»

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