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Mort de Koko, le gorille qui parlait le langage des signes

Photo: YouTube

Koko, une gorille devenue mondialement célèbre pour sa maîtrise du langage des signes et vue par beaucoup comme un modèle d’empathie avec les humains, est morte mercredi à 46 ans en Californie, a annoncé la Gorilla Foundation qui suivait l’animal.

La primate, qui était née le 4 juillet 1971 au zoo de San Francisco et avait vécu toute sa vie en captivité en Californie, est morte «dans son sommeil», a précisé la fondation dans un communiqué.

«La capacité de Koko pour le langage et son empathie a ouvert l’esprit et le coeur de millions de personnes, a souligné la fondation. Elle était très aimée et nous manquera profondément».

Dès 1972, une jeune psychologue pour animaux, Francine Patterson, se met à apprendre à Koko le langage des signes, avant de poursuivre son apprentissage à l’université de Stanford, où fut établie la fondation, dédiée à l’étude des gorilles en captivité.

Koko, qui maîtrisera peu à peu plus de 1 000 mots, et Patterson deviendront amies, et le gorille fera l’objet de nombreux reportages qui ont fait sa notoriété.

A commencer par la couverture de National Geographic, en octobre 1978, qui la montrait en train de prendre sa photo en se regardant dans un miroir.

Koko devait ensuite se rendre célèbre pour son affection pour son premier châton, qu’elle avait nommé «All Ball», qui devait faire l’objet d’un livre pour enfants devenu un classique, «Koko’s kitten» (Le châton de Koko).

A la mort du chat, renversé par une voiture, Koko avait affiché son chagrin des mois durant. Elle avait ensuite eu d’autres chats, avec lesquels elle devait se montrer tout aussi tendre et joueuse, comme le montraient des vidéos qui ont fait le tour du monde.

Communication inter-espèces ou projection?

Autre vidéo célèbre: celle d’une rencontre en 2001 entre Koko et Robin Williams, où l’acteur décédé en 2014 rit aux éclats en jouant à chatouilles avec le primate, qui lui fait ensuite un gros câlin.

Ce grand singe devait aussi montrer son penchant pour la peinture, et même participer à des discussions sur internet avec ses nombreux fans.

Certains experts mettront cependant en doute les méthodes de Mme Patterson et les véritables capacités de Koko à s’exprimer: ils soulèveront le risque d’une sur-interprétation de ses gestes, d’une projection de sentiments humains sur l’animal, et questionneront la validité des tests de Quotient Intellectuel qui lui ont été administrés (elle les a passés plusieurs fois, atteignant des scores variant entre 70 et 95, alors qu’un score de 100 est considéré comme normal chez les humains).

Malgré ces critiques, la Gorilla Foundation a qualifié Koko d’«icône de la communication inter-espèces», tandis que beaucoup partageaient sur Twitter l’empathie qu’ils avaient ressentie pour le grand singe.

«Repose en paix, Koko, tu as tellement fait pour faire tomber le mur que beaucoup d’entre nous perçoivent entre les humains et les autres espèces», a ainsi déclaré jeudi David Steen, un biologiste de la faune de l’État de Géorgie.

Bien qu’elle soit devenue la première ambassadrice des gorilles à travers le monde, Koko a aussi connu des moments de controverse.

En 2005, deux femmes avaient assigné en justice la fondation du gorille de les avoir sommées de se mettre à moitié nues devant Koko, pour mieux communiquer avec cette femelle réputée apprécier les seins.

La fondation avait rejeté ces accusations, et l’affaire s’était réglée à l’amiable.

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