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Trump entame une visite au Royaume-Uni dans un climat polémique

A giant "Human Rights Nightmare" banner is unfurled by Amnesty International activists across the river Thames on Vauxhall Bridge to protest against the visit of U.S. President Donald Trump, in London, Thursday, July 12, 2018. Trump will get the red carpet treatment on his brief visit to England: Military bands at a gala dinner the night he arrives, lunch with the prime minister at her country place the next day, then tea with the queen at magnificent Windsor Castle before flying off to one of his golf clubs in Scotland. (AP Photo/Luca Bruno) Photo: AP

Donald Trump est arrivé jeudi au Royaume-Uni où l’attendent de nombreuses manifestations, et a déjà mis les pieds dans le plat en critiquant Theresa May au sujet du Brexit.

Interrogé à Bruxelles à l’issue d’un sommet de l’Otan, le président américain a dit douter que les propositions de la Première ministre britannique sur la future relation commerciale avec l’UE, exposées jeudi, correspondent au vote des Britanniques en faveur d’un départ de l’UE.

« Je ne sais pas si c’est ce pour quoi ils (les Britanniques) ont voté. Les gens ont voté pour rompre » les liens avec l’UE, a commenté le président américain. Les propositions du gouvernement « répondent au vote des Britanniques », a répliqué Theresa May un peu plus tard.

La visite du président américain va porter en particulier sur les liens commerciaux avec Londres, qui souhaite ardemment signer un accord de libre-échange avec Washington après le Brexit prévu fin mars 2019.

Évoquant une « relation spéciale avec les États-Unis », malgré une série d’accrocs depuis l’arrivée au pouvoir du milliardaire, Mme May compte « entamer des discussions sur la manière dont nous façonnerons un partenariat commercial renforcé, ambitieux et durable ».

L’ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni, Woody Johnson, a assuré que M. Trump voulait « conclure un accord bilatéral », et « vite ».

Mais Nigel Farage, fervent partisan de la sortie du Royaume-Uni de l’UE, a prédit qu’il y aurait un « vrai clash » au sujet du Brexit. « J’aimerais dire que je pense que cela va être une visite couronnée de succès mais je crois que cela va être très difficile », a-t-il dit à des parlementaires britanniques lors d’un rassemblement pro-Trump.

Couche-culotte

Donald Trump assistera jeudi après-midi à une cérémonie militaire, avant de participer avec son épouse Melania à un dîner en présence de représentants du monde économique au palais de Blenheim, imposante résidence de campagne près d’Oxford.

Le couple passera la première nuit à Winfield House, résidence de l’ambassadeur américain située dans Regent’s Park, à Londres, où M. Trump s’attardera peu pendant sa visite.

Plusieurs manifestations sont prévues contre sa venue, près du palais de Blenheim ainsi qu’à Londres, où les protestataires se masseront à partir de la fin d’après-midi près de Winfield House, comptant bien faire le maximum de bruit.

D’autres rassemblements sont organisés à travers le Royaume-Uni, le plus massif étant attendu vendredi après-midi à Trafalgar Square, où des dizaines de milliers de personnes devraient dénoncer la politique migratoire de Trump, son « sexisme » et son « déni » du changement climatique.

Un ballon géant représentant Trump en couche-culotte flottera aussi dans le ciel près du Parlement.

« Les yeux du monde seront sur Londres cette semaine. C’est l’occasion pour notre ville de montrer nos valeurs, avec notre sens de l’humour mondialement connu », a écrit le maire de Londres, Sadiq Khan, dans The Evening Standard.

Interrogé sur ces manifestations avant son départ à Londres, Donald Trump a rétorqué que les Britanniques « (l)’aiment beaucoup », et « sont d’accord avec (lui) sur l’immigration ». « Je crois que c’est pour cela que le Brexit s’est produit », a-t-il ajouté.

Selon un sondage YouGov publié jeudi, 77% des Britanniques ont une opinion défavorable du dirigeant. Près de la moitié (49%) des 1.648 personnes interrogées pensent que la reine ne devrait pas le recevoir. Elizabeth II doit l’accueillir pour prendre le thé vendredi au château de Windsor.

Embarras

Avant cela, le président visitera dans la matinée la prestigieuse académie royale militaire de Sandhurst avec Theresa May avant des discussions bilatérales à Chequers, la résidence de campagne des Premiers ministres britanniques, à 70 km au nord-ouest de Londres.

Outre le commerce, les échanges porteront sur le Brexit, la Russie et le Proche-Orient.

Mais la belle entente officiellement affichée a été plusieurs fois écornée par le président américain, encore mardi lorsqu’il a déclaré que le Royaume-Uni est « quelque peu dans la tourmente » après la démission de deux poids lourds du gouvernement, en désaccord avec Mme May sur le Brexit.

Il n’a pas exclu de rencontrer l’un d’eux, son « ami » Boris Johnson, ce qui pourrait mettre Theresa May dans l’embarras alors qu’elle tente de réaffirmer son autorité sur son parti conservateur très divisé.

Après cette visite officielle, le couple présidentiel passera le week-end en privé en Écosse, où M. Trump possède deux golfs.

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